Alors que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) traverse une crise interne après l’inéligibilité de son candidat désigné, Tidjane Thiam, Jean-Louis Billon, figure dissidente du parti, a rompu son silence ce lundi pour affirmer qu’il était prêt à porter les couleurs du PDCI à la présidentielle d’octobre.
Lors d’une conférence de presse tenue à Abidjan, l’ancien ministre et homme d’affaires a déclaré : « Aujourd’hui, le PDCI n’a pas de candidat. J’appelle au débat démocratique au niveau du parti. Si je suis entendu, tant mieux. Si je ne suis pas entendu, j’avancerai. »
Billon, qui avait boycotté la convention ayant désigné Tidjane Thiam en avril, justifie sa démarche par l’urgence de « sauver le PDCI » d’une absence à la présidentielle. La radiation de Thiam par la justice pour cause de binationalité au moment de son inscription électorale en 2022 a plongé le parti dans l’incertitude.
Si Jean-Louis Billon se dit soutenu par « une myriade de mouvements et partis politiques », la direction du PDCI semble peu encline à lui ouvrir les bras. Contacté par RFI, le porte-parole du parti affirme ne pas être au courant d’une éventuelle négociation.
Plusieurs cadres du PDCI critiquent une « démarche individuelle », rappelant que Billon a été absent des derniers bureaux politiques. « Nous nous battons pour que Tidjane Thiam soit rétabli sur les listes », confie un membre de la direction, rejetant l’idée d’un plan B.
Alors que le délai pour présenter un candidat se réduit, le PDCI est face à un dilemme : tenter de réhabiliter Thiam en justice ou se rallier à Billon, quitte à provoquer des divisions. Ce dernier, assurant pouvoir « ramener la victoire », mise sur une alliance avec d’autres formations pour contourner l’opposition interne.
Dans un contexte politique déjà tendu, cette nouvelle bataille interne pourrait affaiblir un peu plus le principal parti d’opposition, à moins qu’un consensus ne finisse par émerger.