(Khalifa Sall préféré à Wade et les autres)
Controversé jusqu’à son dernier discours de non-candidature à la prochaine présidentielle sénégalaise, le nouveau Macky Sall est maintenant la coqueluche de tout un pays. Il est devenu l’homme d’honneur doublé du bon travailleur qui ne tardera pas à manquer aux Sénégalais d’ici à quelques années.
Il pourra donc après cet exploit, selon la constitution sénégalaise, revenir à tout moment. Mais pour cela, il devra les jouer comme à ses habitudes, très futé et très averti.
Ousmane Sonko grillé par la justice et surtout par la mort de son principal thème de campagne : lutter contre le troisième mandat de Macky Sall, est devenu depuis ce discours historique du président du Sénégal, un homme ordinaire qui devra répondre de ses problèmes devant la justice.
L’aura de l’enfant terrible du Sénégal et principale teigne qui rongeait les cheveux du pouvoir de Macky Sall, n’est plus que l’ombre de lui-même. Et pour lui qui avait boycotté le dialogue national de mai-juin de cette année, toutes ses chances sont à l’eau et son Pastef risque même de mourir dans les flots des prochaines batailles pour la conquête de légitimité au sein de l’opposition.
Macky Sall redevient du coup pour les batailles présidentielles prochaines, l’homme clé qui aura la décision. Ainsi, contre les cadres politiquement stériles de son parti l’Apr et de sa coalition Benno Bokk Yakaar (Bby), le président sortant devra jouer les jeux de la realpolitik du choix d’une alternative intelligente. Accepter de composer avec ceux qui ont la faveur des pronostics à la prochaine présidentielle. Sur cette liste, on peut citer le fils de l’ancien président Wade, Karim Wade. Annoncé pour revenir de sa purge du presque exil doré au Qatar et fortuné de sa grâce présidentielle et de son gain d’éligibilité issu des conclusions du dialogue national, il est favori à cette élection.
Il est suivi de près par Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, non moins fortuné de ses droits civiques à la suite de la grâce présidentielle dont il est objet et des conclusions du dialogue national. Macky Sall qui a des arguments pour gagner la confiance et le pardon sincère du petit Wade puisqu’il pourra juste lui dire qu’il l’avait « rangé » pour lui refaire une virginité politique en vue de cette présidentielle, pourra compter sur la Teranga sénégalaise du père Wade.
Mais il devra chercher à aider plutôt Khalifa Sall à l’obtention du graal pour espérer revenir après lui en 2029. Car ce dernier passera tout ce quinquennat à faire regretter aux Sénégalais, le très travailleur et super intelligent Macky Sall qui comme du vin aura le temps de se bonifier dans le cœur des Sénégalais.
Car Karim Wade est un requin politique, héritier de la sympathie des Sénégalais à son papa. Habitué au goût de l’argent, du pouvoir comme un requin affamé de l’Atlantique, il développera des atouts pour se faire réélire en 2029. Donc, tout le monde sauf lui. Khalifa Sall lui présente le meilleur atout pour le projet du président sortant.
Un choix d’autant plus réfléchi que les rêveurs comme Amadou Ba, Abdoulaye Daouda Dialo et Aly Ngouille Ndiaye qui ont trop de handicaps pour être faciles à être portés au dos par Macky Sall durant cette campagne qui s’annonce épique.
Aboubakar TAKOU