La salle de conférence de la mairie de Cotonou a accueilli, ce vendredi 5 décembre 2025, une conférence de presse consacrée à la présentation de projets destinés à mobiliser la diaspora béninoise. Soutenue par l’Association Nationale des Communes du Bénin (ANCB), avec l’appui technique et financier de l’Association Internationale des Maires Francophones (AIMF), cette initiative vise à impliquer davantage les Béninois de l’étranger dans le développement des villes du pays.

Les communes de Cotonou et d’Abomey-Calavi ont été retenues pour porter ces projets. Selon Franck Kinivo, coordonnateur de la cellule projet de l’ANCB, l’initiative est l’aboutissement d’un processus entamé de longue date : « Les communes du Bénin ont été sélectionnées pour bénéficier de ce programme de l’AIMF, dont le processus a démarré en 2003. L’AIMF avait alors dépêché des experts pour sillonner plusieurs communes du pays. Après étude des propositions, deux projets ont été retenus pour Cotonou et deux pour Abomey-Calavi. »
Du côté d’Abomey-Calavi, le chef de cabinet du maire, Théodore Glessougbe, a salué un projet innovant conçu pour valoriser les atouts encore peu connus de la commune, tout en impliquant la diaspora. « Notre réflexion nous a conduits à concevoir un programme de logements visant la mise en valeur des terres, des plans d’eau et des cours d’eau de la commune. Il comporte deux composantes : l’aménagement durable des terres et la création d’un écoquartier résidentiel moderne. La phase pilote se déroulera autour de la lagune de Djonou, future « Cité de la diaspora » », a-t-il expliqué. Et d’ajouter : « Nous voulons attirer la diaspora vers Abomey-Calavi en facilitant l’accès à la propriété et en offrant des opportunités d’investissement sûres et attractives. »

Pour la ville de Cotonou, le programme comprend notamment deux projets à caractère culturel, dont un festival dédié aux arts. « Ce festival mobilisera la diaspora : les Béninois de l’étranger et d’autres visiteurs pourront venir participer, assister à des spectacles, des performances d’arts urbains, des arts de rue, des forums… Beaucoup d’activités sont prévues », a précisé Franck Kinivo. Il a rappelé les objectifs généraux du programme : « Identifier des projets structurants pour les collectivités territoriales, faire participer la diaspora à leur financement et à leur réalisation, et lui permettre de renouer avec les territoires afin de contribuer à leur développement. »
Samuel Bouzid, expert indépendant pour l’AIMF, a insisté sur l’importance stratégique de cette mobilisation : « Le Bénin est une nation de grande diaspora. Un habitant sur quatre vit à l’étranger, parfois depuis des années, et contribue positivement à son pays d’accueil. Les Béninois brillent par leur capacité d’intégration. » Il a toutefois souligné un défi majeur : « Un Béninois de l’étranger n’envoie en moyenne que 60 dollars par an vers son pays d’origine, l’un des plus faibles taux en Afrique. Cela indique que beaucoup passent par des canaux informels. Mais les projets présentés aujourd’hui correspondent parfaitement aux attentes de la diaspora. »
Il convient de souligner que le démarrage officiel de ces initiatives est prévu pour 2026, sur la base d’une feuille de route qui sera élaborée par l’expert de l’AIMF, Samuel Bouzid.
François-D’Assise BATCHOLA



