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Société

Publication des chiffres des réseaux mobiles au Bénin : La logique du deux poids deux mesures de l’Arcep

(Qui escroque qui finalement dans ce labyrinthe de fourberie ?)

Le rapport 2024 de l’Autorité de Régulation des Communications Électroniques et de la Poste (Arcep) sur les télécoms au Bénin a de quoi laisser perplexe. Derrière une croissance globale anémique de 1,4 % du chiffre d’affaires du secteur (339,578 milliards FCFA), se cache une réalité bien plus trouble : un marché où les règles du jeu semblent biaisées au profit d’un acteur, Celtiis, tandis que les opérateurs historiques, MTN Bénin et Moov Africa, subissent une érosion inquiétante de leurs revenus.

MTN Bénin et Moov Africa en perte de vitesse : l’Arcep a-t-elle fermé les yeux ?
Quand on se croit en terrain conquis et qu’on baisse la garde, il arrive un moment où on se fait gbraa. C’est ce que vivent MTN et Moov Africa avec l’arrivée de Celtiis sur le marché béninois. Ce qui n’est pas sans réjouir les consommateurs longtemps abusés sans aucune voie pour s’en extirper.
La chute vertigineuse de MTN Bénin (-16,4 %, passant de 223,3 à 186,7 milliards FCFA) et le recul de Moov Africa (-1,8 %) interrogent. Ces baisses s’expliquent-elles uniquement par une concurrence déloyale ou par une régulation défaillante ?
MTN, pourtant leader historique, semble être étranglé par un environnement fiscal et réglementaire de plus en plus hostile. Moov Africa, bien que moins touché, voit sa rentabilité grignotée dans un marché où les marges se resserrent.
Pendant ce temps, Celtiis affiche une progression spectaculaire (+350 % en un an, de 12,3 à 55,4 milliards FCFA). Une performance qui interpelle, d’autant plus que cet opérateur est sous le coup d’un redressement fiscal pour des milliards de FCFA impayés.

Celtiis, l’enfant chéri de l’Arcep ?
Comment expliquer une telle progression alors que Celtiis est accusé de ne pas s’acquitter de ses obligations fiscales ? Plusieurs hypothèses s’imposent :

  1. Des facilités réglementaires : L’Arcep a-t-elle accordé des conditions préférentielles à Celtiis (tarifs, licences, délais de paiement) au détriment de ses concurrents ?
  2. Un dumping fiscal toléré : Alors que l’administration fiscale tente de récupérer des milliards dus par Celtiis, comment cet opérateur peut-il continuer à prospérer sans être inquiété ?
  3. Une concurrence faussée : MTN et Moov supportent des charges fiscales lourdes, tandis que Celtiis semble évoluer dans une impunité financière.

L’Arcep, un régulateur à la dérive ?
La situation actuelle pose la question de la partialité de l’Arcep :

  • Pourquoi ne pas avoir encadré plus strictement l’expansion de Celtiis, dont les pratiques commerciales agressives s’appuient peut-être sur des avantages indus ?
  • Pourquoi une telle asymétrie dans le traitement des opérateurs, au point que les deux poids deux mesures deviennent la règle ?
    Le rapport de l’Arcep ne reflète pas seulement une bataille commerciale, mais un scandale de gouvernance. Tandis que MTN et Moov voient leurs recettes s’effriter, Celtiis prospère dans l’opacité fiscale. L’État béninois est-il en train de se faire doubler par un opérateur qui ne paye pas ses impôts, avec la complicité passive du régulateur ?
    Il est temps que les autorités enquêtent sur ces dysfonctionnements. Car dans ce labyrinthe de fourberie, ce sont in fine les caisses publiques et les consommateurs qui risquent de payer la note.

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