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Afrique

RDC : La condamnation à mort de Kabila divise et inquiète l’Église

La condamnation à mort de l’ancien président Joseph Kabila par la Haute Cour militaire de Kinshasa continue de susciter de vives réactions. La Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a exprimé ce mardi son profond désaccord avec ce verdict, le qualifiant d’« expéditif » et mettant en garde contre ses conséquences sur la cohésion nationale.

Dans un communaré rendu public ce 6 octobre, la Cenco s’est dite « horrifiée par le verdict de la Haute Cour militaire de Kinshasa à l’issue du procès pénal expéditif engagé contre le président honoraire Joseph Kabila ». Monseigneur Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco, a précisé que « une condamnation à mort d’un acteur majeur qui peut aussi contribuer à la recherche de la cohésion en RDC ne va pas servir le pays ».

Une position de principe

Interrogé par RFI, Monseigneur Nshole a souligné que l’opposition de l’Église à ce verdict ne relevait pas d’un soutien personnel à l’ancien chef de l’État, mais d’un principe fondamental : « Ce n’est pas parce que c’est la personne du président honoraire Kabila. C’est parce que là, vraiment, c’est une position politique qui va à l’encontre d’un principe sacro-saint de la doctrine de l’Église ».

Le représentant épiscopal a rappelé que l’Église s’était déjà opposée en 2024 à la levée du moratoire sur l’application de la peine de mort, affirmant que « Dieu est l’auteur de la vie et lui seul a l’autorité légitime sur son commencement et sa fin ».

Un contexte politique tendu

La condamnation intervient dans un climat politique particulièrement sensible. Joseph Kabila, 54 ans, qui ne réside plus en RDC depuis deux ans, a été jugé par contumace et reconnu coupable de « trahison » et « crimes de guerre », notamment pour complicité avec le groupe politico-militaire AFC/M23.

Pour la Cenco, ce verdict risque de compromettre les efforts de réconciliation nationale : « Dans le contexte actuel où nous sommes appelés à renforcer la cohésion nationale, les évêques ont parlé en des termes très polis en évoquant un jugement pénal expéditif. Donc, dans ce contexte, ça ne sert pas le pays ».

Un dialogue national en péril ?

Monseigneur Nshole a insisté sur l’urgence d’un « dialogue inclusif » que cette condamnation pourrait entraver. « Ça le dessert parce que nous sommes en train de travailler à un dialogue inclusif que nous estimons plus qu’urgent maintenant », a-t-il affirmé, soulignant le rôle que pourrait encore jouer l’ancien président dans la recherche de solutions aux défis du pays.

Ce positionnement de l’Église catholique, acteur influent dans la société congolaise, ajoute une nouvelle dimension au débat déjà passionné autour de ce procès, entre ceux qui y voient un acte de justice et ceux qui le considèrent comme une mascarade politique.

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