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Politique

Réaction à l’élection de l’ancien président à la tête des Démocrates : Yayi a encore sorti Azannaï de son profond coma

« Boni YAYI s’est emparé de la présidence du parti Les Démocrates », a déclaré le président du parti Restaurer l’Espoir. Quelques jours après l’élection de l’ancien président de la République Boni Yayi à la tête du parti Les Démocrates, l’ancien député Azannaï n’a pas tardé à réagir.

Pour l’ancien Garde des Sceaux, « Le nouveau feuilleton ouvert par l’éviction de Houndété relève à la fois d’une sanction vengeresse et d’un manque de confiance à son égard », a-t-il précisé dans une adresse aux militants. Comme sorti de sa torpeur, le président du parti Restaurer l’Espoir fait son analyse de la situation.

Nel Charbel KOFFI

Lire ci-dessous sa déclaration

PARTI RESTAURER L’ESPOIR (RE )

NOTES À L’ADRESSE DES MILITANTS ET DU PEUPLE :

Boni YAYI s’est accaparé du poste de Président du parti dit Les Démocrates.

Vous êtes nombreux à nous demander notre éclairage.

Un fait politique doit toujours être évalué à l’aune des valeurs et des principes que l’on porte et en rapport à son enjeu pour l’intérêt général.

Fidèle à cette tradition de notre parti, le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE), nous dégagerons de ce double repère, nos préconisations et consignes pour les uns et les autres. .

1 – La violation de la parole donnée et la transgression morale de l’agir politique.

Nous voudrions rappeler l’importance du lien entre la crédibilité et la confiance publique en politique.

Ce lien a été largement examiné à l’occasion des travaux de l’historique Congrès de notre Parti tenu le 03 juin 2017 sous le thème : « Crédibilité et confiance publique : s’engager pour l’intérêt général ».

L’homme politique se discrédite lorsqu’il ne tient pas parole, lorsqu’il s’habitue à ruiner ses propres engagements publics.

Qui ne se rappelle pas qu’à plusieurs reprises le Président Boni YAYI s’était engagé à se consacrer au prêche évangélique aux termes de deux mandats présidentiels à la tête de notre pays ?

Que vaut un homme public qui viole ses propres paroles et ses engagements publics devant la Nation ?

La juxtaposition de l’activisme politique prégnant de Boni YAYI avec sa pérégrination du parti Fcbe au parti Les Démocrates et au troc de son pseudo statut de Président d’honneur à celui franchement plus actif de Président de parti illustre à n’en point douter d’un obscurantisme caractériel flageolant qui le discrédite ; lui ôtant conséquemment toute confiance publique.

Nous sommes dans un registre qui transgresse non seulement la morale mais qui met également en doute l’éthique de tout projet politique impliquant Boni YAYI ou dans lequel Boni YAYI est impliqué.

2 – La résurgence du face-à-face TALON / YAYI et le retour aux vieux démons de menace sur l’intérêt général.

Cette posture politique endossée par Boni YAYI annonce l’exacerbation du face-à-face TALON / YAYI qui sera vecteur, une fois de plus, de mauvais augure pour l’intérêt général.

Ces dernières années déjà, un tel duel entre Boni YAYI et Patrice TALON a servi de cadre au dépouillement et à la dépossession des sources vitales de notre Pays mises à mal par de forts soupçons de corruption sur fond de mauvaise gouvernance.

Nous continuons de nous interroger sur les conditions de cession des usines de la SONAPRA et celles du désengagement de l’Etat du secteur du coton et surtout des conditions du montage et de la mise en œuvre du programme de vérification des importations le fameux PVI/NG.

Ces deux évocations éveillent l’écho des rocambolesques affaires dites tentatives d’empoisonnement et tentatives de coup d’Etat largement examinées par le juge Angelo OUSSOU (Cf. son mystérieux récit dans son livre Je ne suis pas un héros).

Les machinations ténébreuses qui ont conduit aux recours aux abeilles dites mystiques, aux immixtions de chasseurs de castes ethno – régionalistes dans les violences occasionnées par les dérives dictatoriales macabres du pouvoir dictatorial dit de la rupture meurtrissent encore beaucoup de mémoires avec les morts, les emprisonnés, les exilés et autres victimes…

Le face-à-face YAYI/TALON dans la psychologie sociale et politique collective et dans l’opinion en général renvoie désormais à de l’affairisme meurtrier sans foi ni loi au sommet de la République.

Nous devons y mettre un terme et définitivement.

Objectivement, ce n’est aucunement pour l’intérêt général qu’il faut justifier cette posture de Boni YAYI mais plutôt pour le solde des affaires qui continuent d’attiser la convoitise entre TALON et lui.

3 – Les limites du parti Les Démocrates et l’impasse dolosive de sa compromission.

Que vaut actuellement le parti Les Démocrates ?

De manière factuelle et aux sorties des dernières parodies électorales de janvier 2023, le parti Les Démocrates fait partie de la minorité populaire les regroupant avec l’ensemble des partis du pouvoir dictatorial dit de la rupture dans la marge des 38% du corps électoral. (Chiffres officiels du pouvoir).

Le parti Les Démocrates est la minorité de cette minorité. Quelle désillusion !

Aucun des objectifs affichés autour desquels ce parti a bâti son discours politique n’est atteint.

Les prisonniers politiques ont – ils été libérés par le parti Les Démocrates ?

Les exilés politiques sont – ils retournés librement et en paix du fait du parti Les Démocrates ?

L’Etat de lois scélérates et iniques du pouvoir dictatorial dit de la rupture a – t – il été déconstruit et détricoté par le fait du parti Les Démocrates ?

Cependant, du fait de sa présence dans le parlement, le parti Les Démocrates engrange depuis, des centaines de millions de francs CFA du contribuable béninois au fil des mois .

Sur ces trois engagements, le bilan de ce parti affiche un zéro pointé, un lamentable échec qui met en relief son illusionnisme politique dolosif et mercantile.

Le constat est que le parti Les Démocrates est un club politicien d’accompagnement et de légitimation du pouvoir dictatorial dit de la rupture contre des avantages pécuniaires dans le seul but politicien inavoué mais apparemment mercantile et lucratif.

En réalité ce que Boni YAYI a tenté et réussi contre Éric HOUNDETE en le supplantant à la présidence du parti Les Démocrates, il l’avait tenté avec moins de succès contre la bande à YAROU, HOUNKPE, DJEMBA et consorts à la tête du parti Fcbe.

Boni YAYI est dans un cirque saisonnier. Le nouveau feuilleton ouvert par l’éviction de HOUNDETE procède à la fois d’une sanction vengeresse et d’un déficit de confiance à son encontre. Il y a également l’indigence flagrante du poids politique intrinsèque de cet évincé inapte à générer une différentielle significative, une plus-value électorale véritablement concurrentielle dans le cas d’une présidentielle et dans le contexte politique actuel.

La valeur politique résiduelle de Éric HOUNDETE est dans un déclin exponentiel d’abord avec l’évanescence de sa plateforme politique dénommée Le Bénin Nouveau qu’il a créé le 24 janvier 2016. Ce club électoral dissident de l’Union fait la Nation (UN) qui devrait porter sa candidature aux élections présidentielles de 2016 est demeuré furtif pour ne pas dire mort-né. Il y a par la suite, la perte de la couverture du parti Force Clé de Lazare SEHOUETO et de celle de l’Alliance Union fait la Nation (UN) de l’inusable Bruno AMOUSSOU, tous aspirés par le pouvoir dictatorial dit de la rupture.

C’est en connaissance de cause, que HOUNDETE n’a pas été retenu par le Front pour la Restauration de la Démocratie (FRD) qui pourtant englobait le parti Les Démocrates dont il était à l’époque, le Président.

Ce n’est pas anodin si après le retrait dudit front politique, le parti Les Démocrates qu’il présidait toujours lui a préféré d’autres personnalités en l’occurrence MADOUGOU et DJIVO.

HOUNDETE en garde un amer ressenti encore prégnant d’où sa docilité à toutes les compromissions contre nature, puis son empressement à solliciter et à obtenir à la va-vite, la signature par Patrice TALON du décret lui accordant le statut de  » Chef de file de l’Opposition « .

Celui qui lui a ravi sa précaire estrade de Président du parti Les Démocrates a-t-il pris toute la mesure des implications de ce statut que le désormais déclassé et perfidement supplanté HOUNDETE continue d’endosser ?

4 – Les consignes au Peuple et aux militants du Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE).

Au total, le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) recommande aux populations, aux résistants et aux militants de retenir :

  • Sur l’éthique politique et la confiance publique :

Ne pas respecter les engagements solennellement pris devant le Peuple, c’est ne pas respecter le Peuple ; c’est se discréditer, se décrédibiliser.

En conséquence, Bonî YAYI en endossant un statut politique partisan public et actif n’a aucun respect pour sa propre parole.

Nul ne doit lui accorder dans un tel contexte, le moindre crédit et tout patriote béninois lucide et conséquent doit retenir qu’un tel personnage est indigne de toute confiance publique.

Pour ce faire, toutes les structures d’encadrement et d’exécution doivent expliquer et indiquer aux larges masses populaires et par nos canaux habituels que c’est au détriment de l’intérêt général et pour la seule captation d’intérêts particuliers et de desseins inavoués qu’il faut interpréter le regain d’activisme politique de Boni YAYI.

  • Sur les implications politiques stricto sensu :

1- Ceux qui sont en prison pour des faits politiques et/ou des faits connexes à la politique :

Les personnalités politiques et autres individus de cette catégorie doivent se convaincre définitivement que le parti Les Démocrates s’est mis dans une posture d’accompagnement et de légitimation politique du pouvoir dictatorial dit de la rupture.

Ils doivent en tirer toutes les conséquences pour leurs propres sorts notamment leurs sorties de prison. Ils doivent se désolidariser de ce parti politique et explorer sans délai la possibilité de recourir à la loi No 2022-19 du 19 Octobre 2022 portant autorisation de suspension de l’exécution des peines.

Une fois hors des geôles du dictateur, ils pourront mieux réorganiser la défense de leur idéal politique.

Ils doivent cesser d’être un fonds de commerce pour la cupidité de cruels parasites légitimateurs de dictature tapis dans la direction du parti Les Démocrates qui n’ont aucune pitié de leurs conditions carcérales.

Dehors, ils seront plus utiles à eux-mêmes, à leurs familles, à leurs proches et aux combats pour les libertés et autres droits politiques si vraiment ce combat continuait de leur tenir à cœur.

Dans la mesure où, les combinards du parti qui prétendaient fallacieusement défendre leurs sorts et ceux des exilés sont allés aux élections par compromission, les détenus doivent d’abord eux aussi sortir des prisons par un recours à la loi 2022-19 du 19 octobre 2022 portant autorisation de suspension de l’exécution des peines.

2- La démystification du statut d’ancien président de la République :

Les divers ballets folkloriques des anciens Présidents Nicéphore SOGLO et Boni YAYI chez Patrice TALON à grands renforts de communications et de propagandes politiques n’ont servi qu’à de la cosmétique politique sinon à rien, sommes-nous en droit de constater.

À vrai dire, ces ballets ont servi à saper et à nuire à la lutte de résistance nationale en légitimant le pouvoir dictatorial dit de la rupture et à tourner en bourriques les anciens Présidents, mettant du coup en doute leurs sérieux et leurs perspicacités.

Les « prisonniers politiques » qu’ils prétendent défendre sont toujours en prison.

Les « exilés politiques » dont ils prétendent les retours apaisés sont toujours dans leurs insupportables exils.

Les lois scélérates répandent toujours la terreur du pouvoir dictatorial dit de la rupture.

Il appartient au Peuple béninois d’en tirer toute la conséquence politique et de se résoudre plus que jamais à la conscience que seul, le peuple libère le peuple.

La leçon doit être retenue que l’on perd toute crédibilité lorsque par compromission, on met en concurrence devant une dictature, l’intérêt général et les intérêts inavoués en l’occurrence les intérêts personnels, privés et particuliers.

C’est dans ce triste scénario que malheureusement nous sommes du fait de l’ignoble compromission de ceux que nous n’avons de cesse de vous dénoncer.

Que peuvent les anciens Présidents béninois devant TALON ? Rien.

Président de parti ou pas, Boni YAYI ne peut rien en faveur du Peuple devant TALON après tant de compromissions politiques.

3- En ce qui concerne Éric HOUNDETE, il faut retenir que depuis son délaissement au profit de AIVO, de MADOUGOU, DJIVO et autres à l’occasion des mésaventures sans lendemain des présidentielles de 2021, il se sait parfaitement sur une estrade précaire. Pour lui, la ligne rouge n’est pas qu’il soit limogé et déguerpi de la tête du parti Les Démocrates.

La ligne rouge est que Boni YAYI essaye de le dépouiller du statut du  » Chef de file de l’Opposition « .

Tôt ou tard, cette borne, lorsque Boni YAYI tentera de la franchir, révélera d’une part la similarité entre le parti Les Démocrates et le parti Fcbe et d’autre part HOUNDETE comme HOUNKPE pro-max.

NOTES FINALES :

La situation politique nationale actuelle nous pousse vers un cocktail implosif complexe assimilable à une fission nucléaire hors contrôle ou tout au moins à l’embrasement des bombes à sous munitions.

D’un côté l’implosion du système de la rupture est inévitable avec les premiers coups de semonce que sont les éjections de certains caciques dont des Ministres.

De l’autre côté, l’explosion de la 5è colonne du pouvoir dictatorial dit de la rupture que constitue le parti Les Démocrates est amorcée avec l’avènement de Boni YAYI comme son Président opérationnel.

Cette double déflagration est inévitable et irréversible à moins d’un cataclysme politique qui serait tout aussi préoccupant.

Le Parti RESTAURER L’ESPOIR (RE) a instruit son « Pôle Idées et suivi du Programme du Parti » pour prise en compte de cette hypothèse forte dans la perspective du plan de la réorganisation et de la réorientation de notre Parti.

Enfin nous réitérons qu’il est impératif de mettre définitivement fin au duel meurtrier entre TALON et YAYI, un duel ténébreux vecteur de l’affairisme sans foi ni loi qui ébranle depuis, la République.

Nous appelons les uns et les autres à une vigilance accrue au service exclusif de l’intérêt général.

Nous vous remercions.

Cotonou, le 23 octobre 2023

Le Président ,

Candide A M AZANNAÏ,

Ancien Ministre,

Coordinateur National de la

Résistance Nationale.

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