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Politique

Réforme de la gestion administrative dans les communes : Ce qu’a dit Landry Hinnou sur l’émission Zone Franche de Canal 3

Toute réforme, aussi ingénieuse qu’elle puisse être, présente ses limites, mais cela ne veut pas dire pour autant qu’elle est inefficace. Depuis décembre 2021, le gouvernement du président Talon s’est lancé dans un élan de redynamisation du secteur de la décentralisation au Bénin.

Une réforme qui prend tout son sens dans la restructuration de la gestion des administrations territoriales. Invité des journalistes Franck Ahounou et Wahab Ali-Kparah dans l’émission Zone Franche de Canal 3 Bénin, le coordonnateur de la cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes, Landry Hinnou, a été entretenu sur la question. L’occasion pour lui de revenir sur le pourquoi de cette réforme et sa nécessité. « La réforme postule une séparation nette entre les fonctions politiques qui sont confiées aux élus, les fonctions administratives et techniques qui sont confiées à des anonymes, qui ont le profil pour le faire », commence par clarifier le coordonnateur de la cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes. Selon lui, le Bénin qui s’était engagé dans une réforme de restructuration de l’administration territoriale depuis 2003, avait pour ambition de régler surtout le problème de la partialité dans la gestion des communes par les autorités communales, qui en tant qu’élus et hommes politiques appartiennent à une famille politique et agissent suivant les intérêts de leur parti ou pour gagner le cœur des électeurs. Un état de choses qui ne saurait perdurer, car il ne contribue pas à la gestion efficace des acquis de la commune, gangrenée par plusieurs maux, dont la mauvaise gestion et le détournement. « L’état des lieux a révélé que les élus en place jusqu’à présent n’ont pas comblé les attentes des populations à la base, car les infrastructures qui sont réalisées ne sont pas à la hauteur des attentes et des besoins sur le terrain. On a déploré la politisation excessive des administrations communales, car un maire peut recruter un cousin, un militant politique. On pourrait reprocher aux administrateurs communaux d’être particulièrement affaiblis, de ne pas répondre adéquatement aux besoins de mobilisation des ressources. » Voilà autant de justifications pour cette réforme, engagée par le président de la République Patrice Talon et mise en application.

Aujourd’hui, avec les sujets de controverses et de discorde, de nombreux secrétaires exécutifs ont déjà été éjectés de leur fauteuil d’autorité administrative et technique des communes. Les raisons sont nombreuses, et aujourd’hui, le peuple se pose à juste titre la question de savoir si cette réforme est un bien ou un mal.

« Tout être humain a forcément un penchant, que ce soit politique, religieux ou social. Le secrétaire exécutif a un contrat, et au-delà de ce contrat, il a des objectifs à atteindre, et nous avons un mécanisme qui permet de l’évaluer. Il est évalué par le conseil de supervision et le conseil communal, qui sont dépositaires du mandat des populations à la base. Si un secrétaire exécutif s’amuse à s’acoquiner avec un maire au point de perdre les objectifs qui sont les siens, cela pose problème en termes d’efficacité, et un mécanisme est prévu pour le sanctionner, voire le révoquer. De plus, la loi a prévu que les secrétaires exécutifs ne manifestent pas de manière notoire leur appartenance politique, et cela, ils le savent bien. Le problème, c’est que les secrétaires exécutifs ne sont pas particulièrement neutres, c’est humain, mais nous avons un mécanisme en place pour permettre aux secrétaires exécutifs de poursuivre leurs objectifs pour préserver leur séjour dans la commune ou de ne pas poursuivre ces objectifs et de se compromettre dans des considérations qui ne sont pas celles pour lesquelles ils ont été recrutés et déployés dans les communes », a justifié le coordonnateur de la cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes.

En ce qui concerne le cas de Ouidah, dans le conflit entre le maire et son secrétaire exécutif, ainsi que les autres cas de mésentente et de destitution de certains secrétaires exécutifs, Landry Hinnou a été on ne peut plus clair.

« Aucun secrétaire n’a adressé de demande d’explication à un maire, et aucun n’a suspendu un SE. Il y a eu plus de rumeurs que de vérités. Il est arrivé deux cas de secrétaires exécutifs remerciés, soit en raison du caractère peu concluant de leur période d’essai, soit à la suite de leur enquête de moralité. C’est un fait courant, que ce soit dans l’administration publique ou les entreprises privées. Il y a eu trois cas de secrétaires exécutifs convaincus de faire de la mauvaise gouvernance, et si nous mettons en place une réforme, il faut instaurer, en plus de l’accompagnement, une discipline et une rigueur pour que les quelques égarements n’affectent pas les autres cas. De plus, il y a trois secrétaires exécutifs qui ont été révoqués en conseil des ministres, après quoi il y a eu un cas de secrétaire exécutif suspendu par la cellule de suivi et de contrôle de la gestion des communes. La cellule de communication, de contrôle et de suivi des communes est une cellule présidentielle basée à la présidence de la République qui opère suivant une méthodologie bien sérieuse. Et quand cette cellule est amenée à effectuer des routines de suivi, des listes de routines de contrôle, ou au moins des missions sur des dénonciations, cette cellule ne juge et n’opine que sur des faits. Des faits généralement reconnus par le mis en cause. Des faits reconnus non pas oralement, mais par écrit. Généralement, les acteurs sociaux qui sont épinglés par la cellule ou par le corps de contrôle de l’État ont une parfaite connaissance des faits qui leur sont reprochés. Les fautes leur sont notifiées par l’État et sont reconnues par les intéressés eux-mêmes par écrit. La cellule n’invente rien, et les intéressés ont toute la possibilité de faire valoir leur droit de défense », a-t-il fait savoir.

Comme quoi aucune réforme n’est sans embûche. « Dura lex, sed lex » , la loi est dure, mais c’est la loi. 

Nel Charbel KOFFI

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