Le Kenya a officiellement éliminé la maladie du sommeil en tant que problème de santé publique, une annonce saluée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) vendredi 8 août. Le pays devient ainsi le dixième au monde à atteindre cet objectif, marquant une avancée majeure dans le combat contre cette maladie parasitaire souvent mortelle.
La maladie, dont le nom scientifique est la trypanosomiase humaine africaine (THA), est endémique en Afrique subsaharienne. Elle est transmise par les piqûres de mouches tsé-tsé infectées. Sans traitement, le parasite peut atteindre le système nerveux central, causant des troubles du sommeil, des changements de comportement et des problèmes de coordination, et conduisant finalement à la mort en moins d’un mois.
Une victoire à nuancer
Le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, a félicité le Kenya pour cette « avancée historique », soulignant qu’il s’agit d’un nouveau pas vers l’éradication des maladies tropicales négligées en Afrique. Le Kenya rejoint ainsi une liste de pays, incluant le Bénin, le Rwanda et l’Ouganda, ayant atteint cet objectif.
Cependant, les experts de l’OMS appellent à la prudence. Le docteur Augustin Kadima Ebeja, responsable de la maladie du sommeil au bureau régional africain de l’OMS, met en garde contre tout relâchement. « On a vu une situation pareille dans les années 1960, où la maladie était presque à zéro, et cela a remonté », alerte-t-il.
Éliminer la maladie du sommeil en tant que problème de santé publique signifie que le seuil d’un cas pour 10 000 habitants a été atteint, mais cela ne veut pas dire que la maladie a totalement disparu. La surveillance et le financement des programmes de lutte doivent donc être maintenus pour éviter que l’histoire ne se répète. La victoire est indéniable, mais la bataille contre la maladie du sommeil n’est pas encore totalement gagnée.



