Ce qui s’est passé hier à l’Espace Royal hôtel de Abomey Calavi donne à réfléchir. Surtout pour un amoureux de la paix et du Bénin. C’était comme si tout le Bénin s’était concentré en ce lieu pour témoigner son adhésion à la cause de l’ancien ministre d’État et pour lui dire qu’il est prêt. Prêt à tout pour que l’injustice dont il est l’objet, prenne fin. Universitaires, étudiants, députés, femmes politiques et jeunes, tout le monde était là. Le parti Les Démocrates (LD) semblait s’élargir au peuple pour passer un message aux gouvernants du pays.
Quand des intellectuels et des jeunes en arrivent à défier à visage découvert la position de l’Exécutif pour témoigner leur soutien à un politique, il y a une dynamique populaire voire révolutionnaire qui s’annonce. C’est comme si le dos au mur, l’animal qui croyait toujours à une volonté de rédemption du chasseur, finit par se convaincre que celui-ci ne veut que sa mort. Il se révèle du coup, à son niveau, un instinct de conservation à toute épreuve et le risque que la proie prenne la place du bourreau devient irrésistible.
Karl Marx va établir un parallélisme en disant, que, dans des conditions bien déterminées, tout phénomène tant vers son propre contraire.
Le peuple épris de paix souhaite que tout ça finisse : que les prisonniers politiques recouvrent leur liberté et que les exilés regagnent leur pays.
Ce qui continue sous la forme d’un souhait, d’une requête, pourrait à tout moment se muer en une revendication sans condition. Le pouvoir a de tout temps appartenu au peuple.
Ce soutien à l’ancien ministre d’État doit donner à réfléchir. Hier à l’Espace Royal hôtel de Calavi, ce n’était pas une question d’argent. Le leader n’était pas sur place. La facilité de ce regroupement se trouve juste dans l’ADN du non à souscrire à la volonté d’un peuple. Quel Béninois en dehors de 05 ou 07 personnes, est favorable à voir encore durer cette affaire de prisonniers et d’exilés politiques ?
L’heure a peut-être sonné pour le pardon de gouverner la cité. Dans ces conditions, ce sont les personnes qui le prônent qui profitent de l’adhésion populaire.
Sachons raison gardée pour le bien de chacun et par ricochet de tous.
Aboubakar TAKOU
