« L’Afrique, vulnérable mais jamais vaincue », dit-il.
La cérémonie d’ouverture du Sommet Climate Chance Afrique de cette année s’est tenue ce lundi 27 octobre 2025 à Cotonou. Axée sur le thème « ÉNERGIES RENOUVELABLES, ADAPTATION ET BIODIVERSITÉ : ENJEUX ET PERSPECTIVES », elle a connu la participation du ministre du Cadre de vie et des Transports, du ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale, du préfet du Littoral ainsi que du maire de la ville de Cotonou, Luc Atrokpo.
D’entrée, le maire de Cotonou a planté le décor en déclarant : « Nous refusons de subir, nous choisissons d’agir ». Une phrase qui résume toute la philosophie de son engagement face à l’urgence climatique. Pour lui, Cotonou n’est pas qu’une ville côtière exposée. Elle est « une métaphore vivante de l’Afrique. Vulnérable, mais debout ; menacée, mais inventive ; blessée, mais jamais vaincue ». Dès les premières lignes, le maire a exprimé son « immense bonheur et une profonde fierté » de voir Cotonou, sa « ville métropole, vibrante, hospitalière et résiliente », être le théâtre d’une telle rencontre.
Il a dressé un constat lucide de la situation africaine. Cette vulnérabilité, bien que subie, ne doit pas être une fatalité, a-t-il laissé entendre. Dans son discours, il a souligné le rôle pionnier de l’Afrique dans la lutte contre le changement climatique, non pas en tant que responsable historique des émissions, mais comme continent le plus exposé aux conséquences. « Notre combat contre les dégradations [environnementales], notre engagement pour une évolution durable », a-t-il déclaré, mettant en avant la nécessité d’une action courageuse pour préserver la terre pour les générations futures.
Le maire a insisté sur le fait que l’Afrique a déjà une avance, parfois acquise dans la douleur, en matière d’adaptation : « C’est lorsque la créativité des villes rencontre la volonté de l’État que les transformations deviennent possibles. […] Nous avons fait de la vulnérabilité une opportunité et du risque, un levier de modernité. »
Quant au président de Climate Chance, Ronan Dantec, il a mis en lumière l’importance cruciale de la science comme moteur de la gouvernance et de la modernisation. « Les politiques publiques et les décisions de l’État ont donné à nos communes les moyens d’agir, de planifier, de construire, bref d’oser la transformation. » Il a salué la vision du gouvernement qui a fait de la science environnementale un pilier, démontrant que « la condition écologique peut être aussi un moteur de prospérité et de dignité. » Le changement climatique, a-t-il rappelé, ne se limite pas à des colloques, mais se vit au quotidien, affectant la vie des populations dans leurs villes et leurs territoires.
Le discours du ministre de la Décentralisation et de la Gouvernance Locale a particulièrement mis l’accent sur le potentiel des énergies renouvelables et sur la nécessité d’investir massivement dans l’adaptation. « Sur l’énergie renouvelable, il n’y a pas de temps à perdre en vaines paroles », a affirmé le ministre, soulignant l’urgence d’agir. Il a rappelé que le Bénin a lancé des projets ambitieux, comme un projet solaire de 45 millions d’euros pour électrifier 50 000 foyers, et que le gouvernement a inscrit le financement de projets prioritaires dans son budget. Il a insisté sur l’importance de la coopération, notamment entre l’Europe et l’Afrique, pour mobiliser les financements et partager les expertises, afin de construire un avenir où l’Afrique « ne soit pas le continent du problème, mais celui de la solution. »
En engageant la communauté internationale à collaborer étroitement avec l’Afrique, le Bénin rappelle que la lutte contre le changement climatique n’est pas seulement une question de survie, mais également une occasion de réinventer nos sociétés.
Jean De Dieu TRINNOU



