Pour maîtriser la situation qui prévaut au Br à Djougou et plus précisément entre le Sgn Abdoulaye Bio Tchané et son militant Wallis Zoumarou, il faut remonter à 1989. Tout a commencé cette année-là.
En effet, le jeune politique Zoumarou avait créé une association de Sèmèrè à la tête de laquelle il régnait en maître pour assouvir son penchant de : » c’est moi, tous les autres dépendent de moi ». Mais quelques années après, d’autres membres ont commencé par sentir le besoin de lui ravir la vedette à la tête de cette association de développement.
S’en est suivie une tension qui s’est aggravée pour conduire à l’incendie de sa maison avec plusieurs autres de ses sympathisants de l’époque. Certains proches de Wallis Zoumarou dont la maison a été brûlée dans les échauffourées, ont quitté Sèmèrè jusqu’à ce jour.
Entre-temps quand le président Kérékou a cru devoir régler le problème entre Wallis Zoumarou et Ali Kpara qui était le secrétaire général de son gouvernement, les clichés sortis par Wallis Zoumarou à l’audience qu’il leur avait accordée, ont fini par irriter le vieux.
Le président Kérékou s’est étonné que tout tourne autour du discours : » Ali mangeait chez moi, c’est moi qui lui ai pris ses premières chaussures, payé ses contributions scolaires. Il vivait chez moi. Bref, de l’enfantillage . »
Kérékou a été obligé de les renvoyer laissant la situation telle quelle. Conséquence, Wallis Zoumarou s’est présenté contre Kérékou à la présidentielle qui a suivi pour se venger. Malheureusement pour lui, il n’a même pas eu 0,1%.
Après Kérékou, à l’arrivée de Yayi, il bondit dans les narines du nouveau président pour la même raison : son dédommagement. Et puisque les contours étaient trop flous et surtout que le sage Kérékou n’avait pas jugé de le faire, Yayi l’a simplement renvoyé cuire un œuf sur les vieilles flammes de sa maison.
Wallis Zoumarou devint immédiatement ennemi de Yayi à qui il n’a jamais pardonné ce retour. L’affaire est donc restée sans suite de 1989 à 2016, à l’arrivée de Talon. Par sa chance, Abdoulaye Bio Tchané dont il est le militant de l’Alliance Abt se retrouve avec un portefeuille important.
Zoumarou en profite pour reposer son problème de dédommagement. Talon consulte Abt qui milite pour son militant et le dédommagement devint réalité. Wallis Zoumarou, récupère son gros chèque et disparaît.
Un an après, il revient voir le ministre des finances, Romuald Wadagni pour demander qu’on lui donne la part des autres rescapés, ses partisans d’hier dont certains ne sont même plus de ce monde.
Mais le ministre lui oppose que le montant de chacun devra être déposé sur son compte ou celui des ayant-droits s’il ne vit plus. Donc, il veut de Wallis Zoumarou qu’il lui communique leur Rib afin qu’il ordonne les transferts.
Wallis se fâche et court voir le ministre de la justice pour qu’il plaide auprès de Wadagni. La position du Mef étant inflexible parce que respectant l’orthodoxie en la matière, monsieur Zoumarou revient voir le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané pour qu’il fasse pression sur son jeune collègue.
Ainsi, de leurs échanges, le ministre d’État a pu obtenir de son collègue des finances, que Wallis Zoumarou revienne avec au moins une procuration dûment signée par les différents bénéficiaires. Pièce que Wallis Zoumarou ne peut produire puisque la plupart des rescapés sont vivants et ne pourront laisser Zoumarou empocher ce qui leur revient.
Le ministre d’État Abdoulaye Bio Tchané a donc contribué à réunir les bénéficiaires à produire les Rib pour entrer en possession de leurs sous. Ce qui n’a pas arrangé le faussaire qui voulait, après avoir fini de bouffer la part du lion qui lui est revenue, manger encore les miettes des autres.
Abdoulaye Bio Tchané venait ainsi, croyant bien faire, de mettre les pieds dans le plat des intérêts égoïstes du faussaire. Voilà donc son crime. Il n’aura plus la paix avec Wallis Zoumarou qu’il n’a pas soutenu à distraire les sous du grand nombre.
À cela s’ajoute aujourd’hui la volonté du Sgn de donner sa chance à la jeunesse du parti en mettant à la retraite, le plus vieux parlementaire de l’Afrique occidentale pour ne pas dire de l’Afrique toute entière, Wallis Zoumarou.
Voilà qui justifie la haine, la hargne de Zoumarou contre Abdoulaye Bio Tchané imperturbable dans ses souliers.
Aboubakar TAKOU