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Chronique

Tribune de Eric Tchiakpè :Le Mali gifle les rebelles à Kidal, la France fait la grimace

L’armée malienne avec supplétifs ou non est entrée dans Kidal. Cela faisait bien 10 ans que ce n’était plus arrivé. Ce vaste territoire au nord du Mali était occupé par les armées rebelles Touaregs et ou des groupes terroristes et djihadistes réclamant l’indépendance. On imagine la joie des autorités de Bamako qui après plusieurs semaines de batailles ont fini par récupérer, au moins symboliquement, cette partie de leur territoire. Une étendue restée aux mains de forces armées hétéroclites avec la couverture de la Minusma et des Français qui y imposaient le cessez-le-feu depuis plus de 10 ans.

En vérité, il s’agit ici d’une manche d’une guerre qui sera probablement plus éprouvante. Alors pourquoi bouder ce plaisir ou critiquer ceux qui savourent la victoire ? Si les Africains dans leur ensemble approuvent et se réjouissent de cette nouvelle, cela semble moins évident du côté de l’hexagone, où la presse est dans son ensemble dubitative, voire aigrie.

Pour s’en convaincre, il fallait jeter un œil sur la plupart des gros titres de l’ancien partenaire au lendemain de la victoire des FAMA. Les médias de l’ancien allié, prié de quitter les lieux il y a de cela quelques mois, sont plutôt dédaigneux quant au traitement accordé à la reprise de Kidal. Comme si une consigne sournoise avait été passée pour dénigrer cette victoire symbolique des FAMA. De  »Le Point » à  »Libération », sans oublier  »Le Monde »,  »France 24 »,  »RFI » tous rappellent que l’armée Malienne n’a eu le dessus que parce que les drones de Wagner et ses mercenaires avaient été à la manœuvre. Allant jusqu’à passer la parole aux rebelles pour leur donner de dire leur opinion. Une façon de priver les Maliens de toute fierté sur cette victoire et de leur rappeler leur faiblesse sans le soutien des étrangers. Justement, ce soutien que fut la France pendant plus de 10 ans, mais qui n’a jamais apporté de solution au Mali.

Mis à la porte, à Paris,  l’idée d’une victoire sur les Touaregs sans la France n’est concevable que si des mercenaires étrangers sont intervenus, ce qui en l’état n’est pas faux. Des drones de Wagner, Russes, turques et chinois et ont été bel et bien déployés et leurs faits d’armes pullulent sur la toile explosant des rebelles, djihadistes ou terroristes en débandade. Alors la question est de savoir si les insurgés, les bandits rebelles,  ou le nom qu’il  vous plaira de leur attribuer étaient si faciles à traquer, repérer et à éliminer, pourquoi cela ne s’est pas fait plus tôt ?

Oui pourquoi, car rappelons pour l’histoire que le Mali est entré dans la phase de déliquescence complète après que Mohamad Kadhafi a été renversé du pouvoir en Libye. Pour parvenir à ses fins, le Président Français de l’époque, Nicolas Sarkozy, avait joué de tout son poids et de sa diplomatie, pour entraîner le reste du monde dans sa folie meurtrière, mais aussi pour armer toutes sortes de factions, y compris les plus extrémistes. Ce sont celles-là après la chute de Kadhafi, surarmée et désœuvrée qui se sont retournées contre tous les peuples paisibles du Sahel y compris le Mali. Dans un certain sens, il était de la responsabilité première de la France de nettoyer son ‘’merdier’’. Mais au lieu de cela, une fois arrivée sur place, elle a préféré garder le statut quo, allant jusqu’à concéder des zones de droits exclusifs aux insurgés. Pour un pays souverain, aussi faible, soit-il, cette situation ne pouvait être tolérée éternellement. Aujourd’hui plutôt que de relativiser la victoire des FAMA en l’imputant à des supplétifs réels ou non, la France devrait se poser la question de savoir comment en est–elle arrivée à être vomie par ceux-là qui, des années plus tôt, l’accueillait en libératrice sur son territoire. L’autre risque de l’aigreur est de finalement retrouver la France impliquée dans le soutien du djihadisme dans le Sahel. Ce que plusieurs l’accusent déjà de faire, mais que nous voulons considérer comme affirmations infondées.

Éric TCHIAKPE- Ecrivain

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