Quitter Dokpa Tognizanli, dans la commune d’Abomey, pour se rendre à Bohicon en passant par Lissèzoun est désormais plus qu’un risque. Depuis quelques mois, des hors-la-loi ont pris position sur ce tronçon et y dictent leur loi. Ils ont investi cette localité, braquent les paisibles populations et leur arrachent leurs motos en toute quiétude. De jour comme de nuit, ils opèrent. Selon des informations reçues des populations riveraines, ces forces du mal n’ont pas de position fixe sur le tronçon et font preuve d’une méchanceté qui dépasse l’entendement. Pour arracher une moto, ils infligent à leurs victimes toutes sortes d’atrocités. Armés d’armes blanches, ils n’hésitent pas à taillader les victimes avant de les déposséder de leurs biens.
L’une de ces dernières, rencontrée et portant encore les séquelles de ce braquage, raconte qu’il lui a fallu donner son bras, sans quoi il aurait perdu la vie, car le coup de machette était parti pour lui fendre le crâne. Sans secours, il a dû laisser sa moto 115 de marque Haoujou partir pour sauver sa vie. Une autre personne, qui a eu plus de chance, parle de miracle car, selon elle, toutes les conditions étaient réunies pour qu’elle perde sa moto Dayang, mais il a juste fallu qu’elle commence à crier à gorge déployée à quelques mètres de l’embuscade pour que ces « divorcés sociaux » prennent la clé des champs.
De nos investigations, il ressort que le tronçon est partagé entre plusieurs arrondissements. La partie nommée Goho Nord relève de l’arrondissement de Djègbé, le village de Houawou est de l’arrondissement de Houéli dans la commune d’Abomey, mais déjà à partir du village de Gnidjazoun, on se trouve dans l’arrondissement de Lissèzoun dans la commune de Bohicon. Comme on peut le constater, dans l’ordre normal des choses, plusieurs commissariats d’arrondissement devraient multiplier les patrouilles nocturnes et diurnes sur ce tronçon. Mais malheureusement, ce n’est pas encore le cas, à en croire les populations qui, n’en pouvant plus de vivre constamment dans cette insécurité, ont trouvé dans notre descente sur place l’opportunité de lancer un appel aux autorités afin que quelque chose soit fait pour préserver leur quiétude.
L.Y