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« Un cortège de revenants » : La composition du gouvernement Lecornu sème la zizanie

Paris, le 5 octobre 2025 – Après plusieurs semaines de consultations, le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté ce dimanche 5 octobre une équipe gouvernementale marquée du sceau de la continuité. Dévoilée depuis le perron de l’Élysée par le secrétaire général de la présidence, Emmanuel Moulin, cette première liste de 18 ministres compte pas moins de 12 reconductions, dessinant un exécutif où les piliers de la majorité sortante conservent leur prééminence.

Statu quo et retour surprise

La composition de ce gouvernement ressemble à s’y méprendre au précédent. L’équilibre de la coalition présidentielle – comprenant Renaissance, le MoDem, Horizons et Les Républicains (LR) – est maintenu, sans réelle ouverture. La surprise est venue du retour de Bruno Le Maire, l’ancien ministre de l’Économie, qui hérite du portefeuille stratégique des Armées, un poste qu’il avait déjà occupé sous Nicolas Sarkozy et que quitte justement Sébastien Lecornu.

Les poids lourds du gouvernement précédent sont tous reconduits. Gérald Darmanin reste à la Justice, Bruno Retailleau à l’Intérieur, Jean-Noël Barrot aux Affaires étrangères et Rachida Dati à la Culture. Au Ministère de l’Économie et des Finances, Bercy, Roland Lescure, député macroniste et ancien vice-président de l’Assemblée, succède à Eric Lombard.

Parmi les autres nouveautés notables, Mathieu Lefèvre, proche de Gérald Darmanin, devient ministre des Relations avec le Parlement, tandis qu’Aurore Bergé, reconduite à l’Égalité entre les femmes et les hommes, endosse également le rôle de porte-parole du gouvernement.

La colère des oppositions et des alliés

Si la continuité était annoncée, l’ampleur du statu quo a provoqué une levée de boucliers immédiate dans l’opposition, mais aussi au sein de la majorité.

Le Parti socialiste a promis une « censure dès la semaine prochaine » si le changement de politique n’est pas au rendez-vous. Marine Le Pen a déploré un choix « pathétique », tandis que Jean-Luc Mélenchon a raillé un « cortège de revenants » et Jordan Bardella un gouvernement « agrippé au radeau de la Méduse ».

Mais la critique la plus cinglante est venue de l’intérieur. Bruno Retailleau, le président des Républicains, pourtant favorable à la participation de son parti, a vivement déploré que « la composition du gouvernement ne reflète pas la rupture promise ». Il a convoqué d’urgence le comité stratégique de LR pour lundi matin, face à la colère des fédérations et des militants, qui s’estiment lésés après n’avoir obtenu que trois portefeuilles, loin du « tiers des postes » initialement exigé.

L’épreuve décisive à venir

L’étape cruciale pour Sébastien Lecornu interviendra mardi prochain, avec sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale. Le Parti socialiste et le Rassemblement national, qui détiennent les clés de sa survie, ont indiqué qu’ils attendraient ce discours pour se prononcer sur un éventuel vote de censure.

Ce premier conseil des ministres, prévu lundi à 16 heures, et le discours de mardi dessineront la capacité du nouveau Premier ministre à imposer sa marque et à convaincre au-delà de son camp, dans un contexte politique des plus tendus.

Les ministres
Mme Elisabeth BORNE, ministre d’État, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche ;
M. Manuel VALLS, ministre d’État, ministre des Outre-mer ;
M. Gérald DARMANIN, ministre d’État, garde des Sceaux, ministre de la Justice ;
M. Bruno RETAILLEAU, ministre d’État, ministre de l’Intérieur ;
M. Bruno LE MAIRE, ministre d’État, ministre des Armées et des Anciens combattants ;
Mme Catherine VAUTRIN, ministre du Travail, de la Santé, des Solidarités, des Familles, de l’Autonomie et des Personnes handicapées ;
Mme Rachida DATI, ministre de la Culture ;
M. Roland LESCURE, ministre de l’Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et énergétique ;
M. Jean-Noël BARROT, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères ;
M. Eric WOERTH, ministre de l’Aménagement du territoire, de la Décentralisation et du Logement ;
Mme Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche ;
Mme Annie GENEVARD, ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire ;
Mme Amélie de MONTCHALIN, ministre des Comptes publics ;
Mme Naïma MOUTCHOU, ministre de la Transformation et de la Fonction publique, de l’Intelligence artificielle et du Numérique ;
M. Philippe TABAROT, ministre des Transports ;
Mme Marina FERRARI, ministre des Sports, de la Jeunesse et de la Vie associative ;
Les ministres délégués auprès du Premier ministre :
Mme Aurore BERGÉ, chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations, porte-parole du Gouvernement ;
M. Mathieu LEFÈVRE, chargé des relations avec le Parlement.

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