S’il faut transposer les réalités bibliques sur la politique béninoise, la 8ème circonscription électorale a toute la valeur de ressemblance à l’Armageddon. Ce terrain du combat final entre le mal et le bien, requiert la présence de toutes les forces de chaque camp. Pour l’opposition, c’est la mouvance, qui est le mal. Idem pour le camp du candidat Romuald Wadagni. Le représentant de la mouvance devrait compter sur tout le monde.
Malheureusement pour lui, la défense du bilan du président Patrice Talon qui est le socle même de sa campagne, est laissée à un seul soldat. Samou Adambi et Charles Toko qui devraient être dans la même dynamique que Rachidi Gbadamassi ne se sentent pas concernés. C’est trop difficile de défendre le président Talon. Même si son bilan est de loin plus élogieux que la plupart des présidents qu’a connus notre pays depuis les indépendances. Il faut donc être un monstre politique, un visionnaire et un amoureux du président Talon pour oser offrir son corps en se laissant tomber seul dans l’arène des requins de l’opposition. Le président Boni Yayi, chef de l’opposition est encore très apprécié dans le Septentrion. Il a suffisamment de génie pour noircir les efforts de son successeur qu’il sait traiter de tous les noms pour sa livraison à la vindicte des populations comme le seul coupable de leurs enfants en prison ou en exil. Pour apporter la contradiction, il faut non seulement en avoir la science, mais surtout une bonne dose de courage, d’abnégation pour oser.
Bref, il faut être Talon dans le sang comme un fils Talon. Une qualité qui manque en politique au Bénin. Mais le ministre conseiller Rachidi Gbadamassi est un fou. Un fou de Talon qui dit que sa reconnaissance pour l’honneur que le président lui a fait, est sans fin. Il le prouve si bien en étant au charbon matin, midi et soir pour la cause. Pour preuve, le week-end dernier où tout le monde s’accrochait aux médias, réseaux sociaux au sujet des recours de l’opposition devant la Cour, l’ami du président était sur le terrain. Sous la bannière d’une tournée statutaire comme ministre conseiller, le plus politique des collaborateurs du président Talon, a montré qu’il est réellement un homme de surfaces politiques. Il était chez ses amis les chrétiens célestes, chez les forces de défense et de sécurité. Il était avec certains rois. Partout, le message est clair. Le président Talon, depuis les indépendances, est de loin, le président le plus proche du peuple par sa foi, ses réformes et son engagement pour zéro corruption au profit du vrai développement.
Mais pendant que Gbadamassi se tue à cette tâche, ses autres collègues du BR sont en hibernation. Ils se réveilleront pour revendiquer un positionnement de choix sur les listes pour ces mêmes élections. Les municipales et surtout les législatives. Les élections qui les concernent précisément. Mais Abdoulaye Bio Tchané et le président Talon ne sont pas dupes. Les positionnements se feront maintenant au mérite. Il n’y aura plus de favoritisme acquis. C’est le combat et seuls les soldats les plus coriaces seront lancés en première ligne au front.
Aboubakar TAKOU



