Le Réseau des médias pour la promotion de la santé et de l’environnement (REMAPSEN Bénin) a, lors de sa deuxième édition, mis en lumière l’urgence d’une transformation profonde de nos modes de production et de consommation de déchets afin de freiner la pollution plastique. À cette occasion, le réseau s’est entretenu avec Anas Seko, activiste écologiste et entrepreneur vert, pour qui le zéro déchet est une nécessité vitale pour la santé et l’environnement. L’entretien s’est déroulé à l’occasion de la Journée internationale zéro sachet, célébrée le 30 mars 2025
Moins un déchet est produit, moins il engendre de coûts de traitement, de risques sanitaires ou de dommages environnementaux. Le zéro déchet repose sur des choix de consommation responsables, tels que privilégier le durable, le réparable, le compostable, et refuser les objets à usage unique, notamment les sachets plastiques. Ainsi, pour Anas Seko, le zéro déchet va bien au-delà du recyclage. « Il s’agit d’éviter la production de déchets à la source même », insiste-t-il.
L’activiste écologiste plaide pour une remise en question radicale du modèle actuel basé sur la surconsommation. Il prône le recours à l’essentiel et encourage l’éco-conception dans l’industrie. « Il faut oser une décroissance réfléchie. La Terre ne peut plus supporter ce rythme effréné », prévient-il en appelant à une société sobre qui privilégie l’essentiel et intègre l’éco-conception dès la fabrication.
Parmi les alternatives accessibles, Anas Seko met en avant le vrac et les circuits courts. « Apportez vos contenants au marché, évitez les emballages plastiques. C’est un geste simple, mais puissant », explique-t-il. En consommant localement, on réduit également l’empreinte carbone liée aux transports, tout en soutenant les producteurs de proximité.
Si l’adoption du zéro déchet s’inscrit dans un processus de long terme, son urgence n’en demeure pas moins cruciale. « C’est une démarche globale, qui touche à l’économie, à la politique et à la culture », résume-t-il. L’éducation, la sensibilisation et l’action collective sont, selon lui, les fondements de ce changement durable.
Les jeunes activistes en première ligne
Face à ceux qui doutent de l’impact des jeunes militants, l’entrepreneur vert estime que : « chaque prise de conscience est une victoire. Une action locale peut engendrer des transformations profondes. » Car les retours positifs qu’il reçoit au fil de ses campagnes confirment, selon lui, la puissance de la sensibilisation.
L’activiste conclut en interpellant les autorités publiques et le secteur privé : « Intégrer la prévention des déchets dans les politiques publiques et les modèles d’affaires, c’est garantir un environnement plus sain et des économies substantielles pour l’avenir. Moins de déchets, c’est aussi moins de pollution, moins de dépenses publiques et une meilleure santé collective ».
À travers son message engagé, Anas Seko rappelle que le changement est à portée de main. Il commence par des gestes simples, comme réparer au lieu de jeter, ou préférer les produits sans emballage. Ce qu’il faut désormais, c’est une volonté collective de passer à l’action.
Gloria AKOAKOU