Le Béninois Libéré
Image default
Société

Augmentation des frais de dossier pour le CQM : Les artisans du Zou font de la résistance face à la légalité

Par le décret n⁰ 2022-389 du 13 juillet 2022, le gouvernement béninois a officialisé le Certificat de Qualification aux Métiers (CQM) afin de permettre la reconnaissance par l’État des capacités professionnelles, technologiques et générales acquises par l’apprentissage d’un métier. En 2023, un arrêté interministériel a été pris par les ministres concernés pour fixer les modalités d’organisation des examens devant certifier les formations. En effet, depuis longtemps, la formation dans le secteur de l’artisanat au Bénin n’était pas du tout organisée. Certains patrons manquent de sérieux dans le travail, tandis que d’autres exploitent les apprenants à des fins autres que la formation. Le comble était le coût de ce qu’ils appelaient la « cérémonie de libération ». Alors que le coût des formations était dérisoire, les parents des apprenants étaient appelés à débourser des fortunes pour le diplôme de leurs enfants.
Conséquence : beaucoup d’apprenants se retrouvaient dans les buvettes comme serveuses pour les filles, conducteurs de zémidjan pour les garçons, et les moins vertueux se mettaient en marge de la société comme professionnels du sexe ou délinquants. L’idée étant de régler cette injustice sociale par la réforme de la certification, le gouvernement a pris le soin de préciser le coût de la formation, mais aussi les frais du dossier de candidature. Ainsi, désormais, après s’être acquittés des frais de formation, les candidats n’auront plus qu’à payer en ligne une somme de 12 500 FCFA pour les frais de dossier de l’examen du CQM. Pour le gouvernement, rien ne doit et ne pourra justifier une augmentation de ce montant.
Mais le constat sur le terrain est tout autre. Malgré cette interdiction formelle et les messages de sensibilisation qu’on peut lire sur la page de leur faîtière, les artisans, à travers leurs organisations, continuent de créer de faux frais. À Abomey et ses environs, le coût varie entre 17 500 FCFA et 25 000 FCFA. Selon certaines sources, certains patrons vont jusqu’à exiger au-delà de 25 000 FCFA pour déposer le dossier de leurs apprenants. La stratégie consiste à demander aux parents de verser les frais sur le dossier, alors qu’il est dit que les parents pouvaient payer eux-mêmes lesdits frais en ligne. L’autre supercherie consiste à dire aux parents que les dossiers de leurs enfants ont été rejetés parce que parvenus en retard. Mais au lieu de retourner les fonds, on assure aux parents que le dossier est déjà constitué et sera déposé à la prochaine session, comme si la quittance d’une session précédente pouvait garder sa validité jusqu’à une autre session.
Sur la question de la remise de diplôme, nous y reviendrons dans nos prochaines parutions. En attendant, il urge que le gouvernement et la faîtière des artisans redoublent d’efforts dans la sensibilisation sur le sujet à travers des communiqués dans les langues locales, mais aussi en imposant qu’il soit affiché dans les ateliers et les lieux de formation les décisions et autres exigences liées à l’organisation de l’examen du CQM.

Laurent YOVO

Articles Similaires

Élection présidentielle au Tchad : Les électeurs aux urnes ce jour pour choisir leur prochain président

Akkilou YACOUBOU

Tournoi BIO 7h : Gbadamassi marque le premier but de la victoire du Bloc républicain en 2026

Arnaud KOUMONDJI

Bénin : Une tentative d’avortement tourne au drame à Azowlissè

Akkilou YACOUBOU

Laisser un commentaire

* En utilisant ce formulaire, vous acceptez le stockage et le traitement de vos données par ce site Web.

Le Béninois Libéré

GRATUIT
VOIR