Selon un rapport de la banque britannique Barclays publié fin juin, le Sénégal figure désormais parmi les pays africains les plus endettés. L’institution financière estime la dette publique sénégalaise à 119 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, marquant une augmentation significative par rapport aux 99,7 % enregistrés en 2023, selon la Cour des comptes.
Avec ce taux, le Sénégal se place en tête des pays africains dont la dette dépasse les 100 % du PIB, suivi par la Zambie et le Cap-Vert. Cette évaluation record de la dette a déjà suscité des réactions sur les marchés financiers. Il est à noter que le Fonds Monétaire International (FMI) avait déjà évalué la dette à 111,4 % du PIB en avril, plaçant également le Sénégal parmi les pays les plus endettés du continent.
Face à cette situation, le ministère des Finances sénégalais a annoncé une révision complète de la dette publique sur la période 2019-2024, confiée à un cabinet d’audit indépendant. Les résultats de cette révision ne sont pas encore définitifs.
La réaction des investisseurs ne s’est pas fait attendre : les obligations souveraines sénégalaises libellées en dollars ont chuté de 9,1 % depuis le début de l’année. Cette dépréciation rend plus difficile l’accès du pays au financement international et pourrait entraîner une augmentation des taux d’intérêt pour les futurs emprunts. Par ailleurs, un prêt de 1,8 milliard de dollars négocié avec le FMI est actuellement suspendu, l’institution exigeant plus de transparence sur la situation financière du Sénégal.
Jean De Dieu TRINNOU