- Un modèle de patriotisme post-électoral pour le Bénin
- Un message à l’opposition
Dans un discours marqué par un appel au consensus, le Président Patrice Talon a réservé des éloges appuyés à son ancien adversaire, Lionel Zinsou, le présentant comme un modèle d’engagement au service de la nation, au-delà des rivalités politiques.
Cette déclaration, faite lors d’un long entretien, vise à illustrer la thèse défendue par le chef de l’État : il est possible, et même nécessaire, que les acteurs politiques s’engagent dans une collaboration constructive après les joutes électorales.
De l’affrontement à la reconnaissance
En 2016, Patrice Talon et Lionel Zinsou s’affrontaient au second tour de l’élection présidentielle. Aujourd’hui, le Président Talon reconnaît avoir pu, à l’époque, « mal juger sa capacité à se donner pour le Bénin ». « J’observe, il n’est pas président, mais il fait des choses extraordinaires pour le Bénin », a-t-il déclaré, admiratif.
Selon le chef de l’État, le pays aurait été « privé de ses compétences » si Lionel Zinsou avait suivi une logique d’affrontement permanent. En mobilisant son expertise, l’ancien Premier ministre « apporte dans le succès des actions du gouvernement ».
Un plaidoyer pour l’unité nationale
La référence à Lionel Zinsou s’inscrit dans un plaidoyer plus large du Président Talon pour mettre fin à « l’adversité éternelle » en politique. Il a déploré une situation où les partis, après les élections, se considèrent comme « des ennemis », une dynamique qu’il juge préjudiciable à la construction du pays.
« On peut ne pas être d’accord avec Patrice Talon, on peut ne pas être d’accord avec la rupture, mais il ne faut pas saboter le Bénin », a-t-il insisté, appelant à trouver des moyens de s’entendre « quand il s’agit du pays ».
Un message à l’opposition
Ce témoignage sur la collaboration fructueuse avec un ancien rival est également un message direct à l’opposition, et particulièrement au camp de l’ancien Président Boni Yayi. Le chef de l’État l’a implicitement accusé de nourrir une animosité personnelle qui nuit à l’intérêt général, contrastant avec la posture « patriote » qu’il attribue à Lionel Zinsou.
En faisant de son ancien challenger un exemple, le Président Talon esquisse le modèle de gouvernance qu’il appelle de ses vœux pour l’après-2026 : une gestion du pays qui intègre les compétences, quelle que soit leur origine politique.



