« Qu’il nous permette de dire qu’il a menti. Il n’est qu’un menteur. »
La tension monte au sein du parti Force Cauris pour un Bénin Émergent (FCBE) après l’annonce de plusieurs sanctions internes. Ce mercredi 14 mai 2025, Aboubacar Yaya, ancien ministre et membre influent du bureau exécutif national et du bureau politique de la FCBE, a réagi de manière ferme aux accusations formulées par Alain Adihou, suspendu puis démissionnaire du parti.
Dans un entretien accordé à la presse, Aboubacar Yaya n’a pas mâché ses mots, qualifiant sans détour Alain Adihou de menteur, en réponse aux propos tenus par ce dernier dans ses déclarations médiatiques.
Une affaire de suspension suivie d’une démission
Le différend est né suite à la suspension d’Alain Adihou, ancien ministre et conseiller politique du parti, le lundi 12 mai, suivie de la publication de sa lettre de démission le lendemain. Dans ses différentes prises de parole, Adihou a justifié son départ par des désaccords internes profonds.
Mais pour Aboubacar Yaya, ces propos ne reflètent pas la réalité des faits. Selon lui, le parti ne traverse aucune crise, et le départ d’Alain Adihou n’a aucun impact significatif sur le fonctionnement de la FCBE.
« Son départ n’est en rien une crise pour notre parti. Il ne peut même pas être considéré comme un événement perturbateur. Il n’a aucun impact. »
Accusations d’espionnage et clarification politique
Aboubacar Yaya est allé plus loin en affirmant qu’Alain Adihou aurait joué un rôle d’espion au sein du parti.
« Il a joué à l’espion au sein de notre parti. Au moment venu, nous organiserons une conférence de presse pour exposer tout ce qu’il a fait de bien comme de mal. S’il a déposé sa lettre de démission, c’est parce qu’il a quelque chose à se reprocher. »
Il a notamment comparé la situation à celle d’un jeune ministre également suspendu, mais qui, selon lui, n’a pas choisi de démissionner, ce qui marquerait une différence de posture.
FCBE : opposition affirmée ou alliée ambiguë ?
Interrogé sur la position réelle de la FCBE sur l’échiquier politique, Aboubacar Yaya a réaffirmé que le parti appartient à l’opposition, malgré les critiques qui l’accusent d’être proche du pouvoir.
« Même si certains disent que nous sommes la troisième béquille de Talon, nous sommes dans l’opposition. Et nous ne serons jamais dans la mouvance. »
Il a toutefois nuancé sa position, en ajoutant que le parti n’exclut pas de répondre à une invitation du chef de l’État pour des échanges d’intérêt national :
« Ce n’est pas parce que nous allons échanger avec le chef de l’État qu’on doit nous traiter de mouvance. Le flou, c’est chez lui (Adihou), pas chez nous. »
Il a terminé son intervention avec une déclaration particulièrement virulente :
« On ne dit pas qu’un grand a menti, mais qu’il nous permette de dire qu’il a menti. Il n’est qu’un menteur. »
Un climat de tension ouvert
Cette sortie musclée d’Aboubacar Yaya montre à quel point la situation est tendue entre la direction de la FCBE et Alain Adihou. Alors que le parti cherche à défendre son image et sa cohésion, les propos tenus révèlent une fracture profonde. Reste à voir si cette crise interne aboutira à d’autres remous ou à un apaisement dans les jours à venir.
Jean De Dieu TRINNOU