Le prix Nobel de littérature nigérian Wole Soyinka a révélé que son visa américain avait été annulé par les autorités consulaires des États-Unis, une décision qu’il attribue directement à ses critiques répétées contre le président Donald Trump et son administration.
Un visa « non immigrant » annulé
Dans une lettre datée du 23 octobre, le consulat des États-Unis à Lagos a informé l’écrivain de 91 ans que son visa pour affaires ou tourisme n’était plus valable pour entrer sur le territoire américain. « Je suis clairement banni des États-Unis », a déclaré le lauréat du Nobel, qui a pourtant enseigné dans plusieurs prestigieuses universités américaines au cours de sa carrière.
Un acte de protestation devenu cause de sanction
Cette annulation s’inscrit dans un long contentieux entre l’écrivain et l’administration américaine. En 2016, Wole Soyinka avait détruit sa carte verte de résident aux États-Unis en signe de protestation contre l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche.
La situation s’est encore tendue ces derniers mois. Mi-septembre, l’écrivain avait refusé de répondre à une convocation des services consulaires américains qui souhaitaient réévaluer sa demande de visa.
Des comparaisons qui passent mal
Les critiques de Soyinka envers l’ancien président américain se sont faites de plus en plus acerbes. Il avait publiquement comparé Donald Trump au général ougandais Idi Amin Dada, avant de récidiver mardi en déclarant : « Il se comporte comme un dictateur, il devrait en être fier ! »
L’écrivain a ajouté avec ironie qu’il pensait « faire un compliment » au président américain par cette comparaison.
Un durcissement général
Si le cas de Wole Soyinka est particulièrement médiatique, il s’inscrit dans un contexte de durcissement général des conditions d’obtention de visas pour les Nigérians ces derniers mois. Cette décision prive l’une des voix les plus importantes de la littérature mondiale d’accès aux États-Unis, où il comptait de nombreux admirateurs et collaborateurs.



