Comme pour dire qu’une solution bénino-béninoise est meilleure qu’une intervention étrangère comme le saupoudrage d’Abidjan en 2016, Talon et Yayi ont convenu de se voir ce jour à 10 heures 30 mn au Palais de la Marina pour vider les sujets qui fâchent.
L’exclusion de l’opposition aux différentes élections, les 52 jours de la honte, l’emprisonnement de la plupart des membres de l’opposition dure, brefs tous les sujets qui fâchent passeront au scanner pour un gentleman agreement. Une façon de dire à ceux que Bertin Koovi qualifie d’opposants maladifs, qu’un mauvais règlement politique vaut toujours mieux qu’un bon procès à la Criet.
Réckya Madougou, Joël Aïvo et les autres pourront peut-être trouver solution à leur incarcération, comme d’autres pourraient aussi être sacrifiés sur l’autel de cette réconciliation en bois d’ébène.
Par exemple, les personnalités politiques comme Paul Hounkpè, Komi Koutché, Sébastien Ajavon, Irénée Agossa pourraient passer en pertes et profits dans ce New deal Talon-Yayi. Car, il ne sera pas exclu que Yayi dont la rancune est tenace, exige que sa grosse main pour saisir celle tendue de Talon, soit nourrie du sang de ceux qu’il pense l’avoir trahi. Comme on peut aussi attendre de l’homme fort de la situation, Patrice Talon, qu’il obtienne de cette alliance de circonstances avec Yayi que des hommes comme Komi Koutché, Sébastien Ajavon et autres soient oubliés des débats.
Aussi, Yayi dont l’ego rime avec l’envie de règlement de compte et une petite dose d’ingratitude, a-t-il les moyens de sacrifier tous ces noms pour le confort de ses relations avec Talon. Et il n’aura pas trop tort. La politique au Bénin est d’abord une affaire de « moi d’abord », « les autres après ». Prions simplement que cette rencontre soit plus fraternelle que politique.
À suivre !
Aboubakar TAKOU