La crise politique française entre dans sa phase décisive. Mercredi 8 octobre, le Premier ministre démissionnaire Sébastien Lecornu a achevé ses « ultimes négociations » avec les forces politiques, concluant que « la situation permet » au président Emmanuel Macron de « nommer un Premier ministre dans les 48 prochaines heures ». L’Élysée a confirmé cette annonce dans la soirée, laissant entrevoir une sortie de l’impasse institutionnelle.
Consultations et recherche de compromis
Missionné par le chef de l’État pour identifier les conditions d’une majorité de gouvernement stable, Sébastien Lecornu a rencontré throughout la journée les représentants du Parti socialiste, des Écologistes, du Parti communiste, ainsi que les présidents des groupes parlementaires de droite et du centre. L’objectif : dégager des compromis sur les dossiers clivants, au premier rang desquels la réforme des retraites.
Sur ce sujet brûlant, le Premier ministre démissionnaire a reconnu la nécessité de « trouver un chemin pour que le débat ait lieu », tout en mettant en garde contre le coût d’une suspension du texte, qu’il a chiffré à « pas moins de trois milliards d’euros » en 2027.
Les conditions d’une sortie de crise
Selon l’entourage présidentiel, les conclusions de M. Lecornu s’appuient sur trois piliers : une majorité de députés opposés à la dissolution, l’existence d’une « plateforme de stabilité » et un « chemin possible » pour l’adoption du budget 2026 avant le 31 décembre. Un projet de loi de finances devrait d’ailleurs être présenté en conseil des ministres dès lundi prochain.
Lors de sa prise de parole au journal de 20 Heures de France 2, M. Lecornu a insisté sur la nécessité pour le prochain gouvernement d’être « complètement déconnecté des ambitions présidentielles » pour 2027, appelant à une équipe qui « se retrousseront les manches » pour gérer les affaires courantes.
Réactions politiques et attentes
Si l’Élysée table sur une nomination rapide, les divisions politiques restent profondes. La gauche, par la voix du Parti socialiste et des Écologistes, réclame toujours un Premier ministre issu de ses rangs, voire une cohabitation. Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise) a, quant à lui, réitéré son appel à la destitution du président.
La balle est désormais dans le camp d’Emmanuel Macron, qui doit trancher dans les prochaines heures. Son choix, attendu avec impatience, déterminera l’orientation politique de la France pour les mois à venir, entre coalition inédite, gouvernement technique ou nouvelle dissolution.
WM



