Le président du Ghana, John Dramani Mahama, a annoncé le lundi 5 mai 2025 avoir sanctionné plus de 40 de ses ministres et collaborateurs pour ne pas avoir déclaré leurs avoirs. Depuis son investiture en janvier, il s’était engagé à lutter contre la corruption afin de sortir le pays de la crise économique.
Les personnes n’ayant pas respecté la date limite de déclaration de patrimoine, fixée au 31 mars dernier, devront verser quatre mois de salaire, dont trois à titre de sanction et un à titre de don obligatoire au Ghana Medical Trust Fund, un fonds nouvellement créé et surnommé « Mahama Cares ».
« Si, à la fin de la journée du mercredi 7 mai 2025, certains d’entre vous n’ont toujours pas déclaré leur patrimoine, vous serez automatiquement démis de vos fonctions », a déclaré le président lors d’un discours prononcé le lundi 5 mai au palais présidentiel à Accra. Cependant, la liste des personnes concernées n’a pas été rendue publique.
Le nouveau code de conduite s’applique à tous les responsables politiques, y compris les ministres, les députés, les membres du personnel présidentiel et le président lui-même. Des allégations de corruption ont entaché le précédent mandat présidentiel de Mahama, de 2012 à 2017, bien qu’aucune accusation n’ait été officiellement portée contre lui.
Par ailleurs, les observateurs de la bonne gouvernance ont salué cette initiative comme étant sans précédent dans l’histoire du pays. « Il s’agit de l’un des cadres éthiques les plus complets et les plus applicables jamais annoncés par un président ghanéen en exercice », a déclaré à l’AFP Emmanuel Wilson Jr, qui milite au sein de l’organisation anti-corruption Crusaders Against Corruption.
Dans son discours, le président du Ghana a promis que les sanctions « ne seront pas cosmétiques ». « Elles seront appliquées. Et je n’hésiterai pas à agir avec fermeté et détermination, quelle que soit la personne impliquée », a-t-il ajouté.
Les principales dispositions du code comprennent la déclaration obligatoire des avoirs, l’interdiction des conflits d’intérêts, l’interdiction pour les personnes nommées d’acheter des biens publics, des restrictions sur les cadeaux d’une valeur supérieure à 20 000 GHS (1 450 dollars) et des protocoles d’approbation stricts pour les voyages officiels. Un portail public est en cours de création pour permettre aux citoyens de signaler de manière confidentielle les violations du code.
Fallone CHABI-BONI