Le Béninois Libéré
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Culture

Loi sur la chefferie traditionnelle au Bénin : Ce qu’il faut comprendre des nouvelles classifications

(Les motivations et les critères d’une réforme majeure)

(03 critères historiques pour la reconnaissance de la chefferie traditionnelle béninoise)

Le ministre béninois du Tourisme, de la Culture et des Arts, Jean-Michel Abimbola, et le porte-parole du gouvernement, Léandre Houngbédji, ont conjointement animé une conférence de presse pour lever les zones d’ombre entourant la loi sur la chefferie traditionnelle, récemment adoptée par le Parlement et promulguée par le président Patrice Talon. Les membres du comité technique de pilotage du projet de loi étaient également présents pour une analyse approfondie du sujet.


La loi portant cadre sur la chefferie traditionnelle, votée le 13 mars dernier par les députés de la neuvième législature, reconnaît officiellement 16 royaumes et 90 chefferies, réparties entre 80 chefferies supérieures et 10 chefferies coutumières. Selon Léandre Houngbédji, cette rencontre avec les médias visait à éclairer l’opinion publique sur cette législation. « Notre pays s’est doté d’une loi sur la chefferie traditionnelle à l’initiative du gouvernement, mais elle fait l’objet de nombreuses discussions, parfois éloignées des véritables motivations, malgré la disponibilité de la documentation », a-t-il déclaré, ajoutant que « cette loi constitue une avancée significative ; elle vise désormais à faire jouer à la chefferie traditionnelle le rôle qui est le sien dans l’édification d’un Bénin nouveau, s’appuyant sur son patrimoine pour relever les défis contemporains. »


Soulignant que cette loi cadre a été adoptée pour restructurer et redynamiser le secteur de la chefferie dans un Bénin républicain, le ministre Abimbola a rassuré les détenteurs de titres non reconnus comme royaumes. « Nous ne découronnons personne. Aucun roi n’est destitué. Que les rois établis depuis six mois, six ans, vingt ans ou soixante ans soient rassurés : ils ont la possibilité et le plein pouvoir de garder leur couronne. Toutefois, selon la loi, ils ne sont ni rois, ni chefs suprêmes, ni chefs coutumiers, mais plutôt chefs communautaires. Si la loi ne vous reconnaît pas comme royaume, ni chefferie supérieure, ni chefferie coutumière, alors vous êtes ipso facto dans la chefferie communautaire », a précisé le ministre.

Trois critères historiques pour la reconnaissance de la chefferie traditionnelle béninoise

Bienvenu Akoha, président du comité scientifique ayant mené les études, a expliqué que seuls les royaumes existant avant l’arrivée du colonisateur au Dahomey en 1894 (pour le Sud) et 1897 (pour le Nord) ont été considérés. « Le colonisateur a ensuite nommé ses propres agents pour diriger sa colonie. La commission s’est donc demandé, à ces dates précises, quels royaumes et chefferies existaient déjà », a-t-il précisé.
Le rapporteur de la commission technique, Paul Akogni, a exposé les trois critères de catégorisation des entités retenues : « L’espace géographique couvert par l’entité concernée ; le type de pouvoir et son niveau de concentration ; le type de société et son niveau de différenciation. Nous avons des entités très centralisées que nous avons appelées royaumes, des entités faiblement centralisées désignées comme chefferies supérieures, et d’autres, non forcément dépendantes d’un royaume, donc autonomes et très centralisées. »


Le ministre Abimbola a insisté sur le fait que « l’approche n’est ni sociale, ni politique, mais purement scientifique », soulignant qu’aucun royaume n’a disparu, seules les appellations ont évolué. « Vous n’avez pas besoin d’être roi, ministre ou député pour être influent. N’importe quel citoyen, en fonction de son aura et de ce qu’il a accompli pour sa communauté, peut être très influent », a-t-il conclu.

François D’Assise BATCHOLA

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