Ce samedi 11 octobre, la capitale malgache a été le théâtre d’une vive tension après la rébellion de soldats du Corps d’administration des personnes et des services de l’armée de terre (CAPSAT) contre le gouvernement. En fin d’après-midi, la situation autour du président Andry Rajoelina restait incertaine.
Les militaires mutinés ont pénétré dans Antananarivo peu après 17 heures, provoquant des échanges de tirs sans réelle opposition. Ils se sont rapidement installés sur la place du 13-Mai, un lieu hautement symbolique des mobilisations politiques à Madagascar, où une foule enthousiaste les a accueillis. Plus tôt dans la journée, des manifestants s’étaient rassemblés devant le camp du CAPSAT à Soanierana, en périphérie de la capitale. Dans un message publié sur Facebook le matin même, les militaires insurgés avaient appelé leurs camarades à refuser de tirer et à assumer leurs responsabilités. Ils dénonçaient la soumission de l’armée à des ordres illégaux lors des répressions de septembre.
Ces événements s’inscrivent dans le contexte des manifestations menées par le collectif Madagascar Gen Z depuis fin septembre. Nées à l’origine d’une revendication pour de meilleures conditions de vie, elles se sont transformées en un mouvement politique en réaction à la répression des autorités, qui a causé au moins 22 morts selon l’ONU. Selon des informations de Jeune Afrique, certains militaires auraient rejoint le mouvement de contestation.
À 51 ans, Andry Rajoelina fait face à une contestation croissante qui fragilise son autorité, alors que le pays traverse une crise politique et sociale inédite, malgré les multiples mandats du président.
Jean De Dieu TRINNOU



