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Politique

Pour des législatives inclusives, libres, transparentes et apaisées : Ce que veulent Les Démocrates

« Ce n’est pas le jour de la chasse qu’on élève le chien. » Dit une sagesse africaine. Au regard des situations passées, le parti Les Démocrates tire sur la sonnette d’alarme pour une belle fête électorale au soir du 08 janvier 2023. Et pour ce faire, il pose quelques conditions dans un appel en date du 19 avril 2022.

« … trois conditions doivent être réalisées largement en amont de 2023 pour que les législatives de cette année soient inclusives, transparentes, libres et paisibles. Il faudrait en effet : libérer les détenus politiques et créer les conditions favorables au retour au pays des exilés politiques. Assurer la présence de l’opposition à tous les niveaux du processus électoral. Mettre en œuvre ces exigences salutaires à la paix, aux droits de la personne humaine et à la restauration de notre démocratie… » Dit le parti Les Démocrates (LD) afin que tout soit réuni pour des législatives inclusives, libres, transparentes et apaisées.

Lire ci-dessous cet appel lancé au pouvoir en place et aux institutions impliquées dans l’organisation des élections.

APPEL DU PARTI LES DÉMOCRATES POUR DES LÉGISLATIVES INCLUSIVES, LIBRES, TRANSPARENTES ET APAISÉES

Béninoises, Béninois,

Chers compatriotes,

Le parti Les Démocrates (LD) voudrait rappeler à notre mémoire collective les drames connus par notre peuple lors des élections législatives du 28 avril 2019 et la présidentielle du 11 avril 2021. Il est aujourd’hui de notoriété publique que la raison centrale de ces tueries, de ces emprisonnements, de ces départs forcés en exil a pour nom la politique d’exclusion pratiquée et imposée à notre peuple depuis 2016.L’exclusion, cause principale du climat politique délétère actuellement en cours dans notre pays n’aurait dû jamais exister. Car, en fait, la Conférence nationale de 1990, en faisant du consensus le maître mot, le principe cardinal accepté de tous a cru protéger notre pays contre ce fléau. Effectivement, dès lors, tout a fonctionné sur cette base, singulièrement dans les institutions de la République. Ainsi en a-t-il été particulièrement de la CENA et ses démembrements qui ont organisé toutes les élections. Cette institution a toujours été paritaire avec à la clé le Parlement qui a mis en place le COS LEPI, instrument tout aussi paritaire qui a produit plusieurs listes électorales consensuelles. Force est de constater que dès son arrivée, le pouvoir de la Rupture a tout mis en œuvre pour vider la Conférence nationale de son contenu, relativisant son caractère historique et rompant avec le principe cardinal du consensus pourtant déclaré valeur constitutionnelle. C’est dans ce conteste que les législatives de 2023 pointent à l’horizon et notre peuple traumatisé, nonobstant l’assurance donnée par notre parti et les déclarations tous azimuts du pouvoir sur le caractère ouvert de ces élections, demeure sceptique. Notre Parti « Les Démocrates » a résolument choisi de participer aux législatives du 8 janvier 2023 avec la foi que celles-ci mettront fin à l’exclusion.

Cependant notre optimisme n’est pas béat, en ce sens que des préoccupations demeurent et méritent d’être analysées aux fins de solutions adéquates. En effet, les élections législatives de 2023 doivent être ouvertes et pour ce faire, totalement inclusives. Elles ne sauraient être inclusives si des filles et fils de notre Patrie commune en sont écartés parce que embastillés ou encore en exil pour leurs opinions politiques en désaccord avec le pouvoir de la Rupture. Les élections législatives du 8 janvier 2023 doivent être transparentes et honnêtes. De toute évidence, cette exigence partagée par tous les démocrates de par le monde ainsi que les institutions et organisations chargées de la promotion de la démocratie et de la protection des droits de la personne humaine ne sauraient être une réalité si l’opposition dont notre Parti  se veut être le fer de lance reste entièrement écartée de la confection de la liste électorale informatisée (LEI) et absent des organes en charge des élections. La transparence veut que la liste électorale comme du reste, tout le processus électoral soit cogéré par l’opposition et la mouvance. Les textes de la CEDEAO, notamment le protocole sur la démocratie et la bonne gouvernance en disposent ainsi et notre pratique électorale, depuis la Conférence nationale a consacré ce principe. Dans le propre intérêt du pouvoir et pour la crédibilité des législatives de 2023, la situation ne saurait rester telle à savoir l’absence de l’opposition sur toute la ligne du processus électoral. L’ANIP, organe administratif, de surcroît placé sous la tutelle de la Présidence de la République n’offre pas de garantie d’indépendance ni de transparence dans son fonctionnement. La fiabilité de la liste qu’elle proposera pourrait s’en trouver affectée. Ainsi dans le registre des activités de l’ANIP, elle a invité les populations à se faire enrôler au RAVIP.

Tout en appréciant cette initiative, nous pensons que la LEI qui en résulterait devra nécessairement faire l’objet d’un consensus. Nos structures qui ont suivi l’opération sur le terrain ont relevé des insuffisances, notamment la non couverture de bon nombre de localités parce qu’éloignées des centres d’arrondissement. Il en est de même de la non-prise en charge des populations qui, après avoir parcouru des distances importantes, retournent non inscrites en raison du déchargement fréquent des kits. Il y a lieu expressément de prendre en compte ces problèmes, de fournir des fiches de témoignage en quantité, d’impliquer davantage les chefs de village et de quartier et enfin de penser à produire pour ces élections une carte d’électeur en bonne et due forme, gratuite pour tous.

Au total, trois conditions doivent être réalisées largement en amont de 2023 pour que les législatives de cette année soient inclusives, transparentes, libres et paisibles. Il faudrait en effet : libérer les détenus politiques et créer les conditions favorables au retour au pays des exilés politiques. Assurer la présence de l’opposition à tous les niveaux du processus électoral. Mettre en œuvre ces exigences salutaires à la paix, aux droits de la personne humaine et à la restauration de notre démocratie ; appelle de tous, le patriotisme nécessaire pour surmonter égos et contradictions secondaires et aller résolument à un dialogue politique national au plus tôt.

Il permettra lors des échanges francs, dépassionnés, de résoudre les problèmes qui continuent de plomber notre vivre-ensemble à savoir, entre autres, les lois crisogènes dont notamment le code électoral ; afin d’aller ensemble dans la sérénité et le consensus aux législatives du 8 janvier 2023 dans un climat politique rassurant et apaisé. Le Parti Les Démocrates invite une fois encore avec la solennité requise le pouvoir de la Rupture et tout le peuple béninois à s’inscrire dans la logique de la paix véritable pour tourner la page des drames et s’engager sans hypocrisie dans une ère de concorde nationale salutaire à tous égards à notre Patrie commune Le Bénin.

Fait à Cotonou, le 19 avril 2022

LE PARTI LES DÉMOCRATES (LD)

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