*Salaire, palais, plaques royales… Les droits et devoirs des rois après la réforme
C’est une véritable révolution dans le monde des traditions béninoises. Ce dimanche 27 avril 2025, l’émission « L’Entretien Grand Format » sur BIP Radio a levé le voile sur les implications concrètes de la nouvelle loi régissant la chefferie traditionnelle, avec deux invités de marque : le Pr Romuald Michozounnou, historien renommé, et le Dr Paul Akogni, rapporteur de la Commission nationale sur la chefferie traditionnelle.
La mesure la plus discutée concerne sans conteste le statut des rois. « Nous sommes à un tournant historique », a déclaré le Pr Michozounnou. « Désormais, seuls les 300 royaumes officiellement reconnus pourront conserver leur titre royal. Les autres deviendront des chefs communautaires. » Une distinction qui n’est pas que symbolique, comme l’a précisé le Dr Akogni : « Les chefs communautaires perdront certains attributs royaux, notamment les plaques d’immatriculation spéciales réservées aux seuls monarques officiels. »
Autre point majeur : la question financière. Si le montant n’est pas encore fixé, les experts confirment que les rois reconnus pourraient bénéficier d’une rémunération officielle. « C’est la reconnaissance de leur rôle dans la structuration de notre société », a souligné le rapporteur de la commission.
Les palais royaux ne seront pas en reste. Ils feront l’objet d’un réaménagement selon des normes étatiques précises. « L’objectif est de concilier tradition et modernité », a expliqué le Pr Michozounnou. « Ces lieux chargés d’histoire doivent aussi répondre aux besoins contemporains. »
Contactés par nos soins, plusieurs représentants de chefferies non reconnues ont exprimé leur déception. « C’est la négation de siècles d’histoire », a protesté un dignitaire sous couvert d’anonymat. À l’inverse, les rois maintenus se disent satisfaits. « Cette réforme va permettre de clarifier les choses », estime le roi d’Abomey.
Cette réforme, l’une des plus importantes touchant aux traditions béninoises depuis des décennies, promet de faire couler beaucoup d’encre dans les prochains mois. Une seule certitude : le paysage traditionnel du Bénin ne sera plus jamais le même.