(Une douche froide l’attend dans la journée)
Une seule idée ressort de la récente déclaration du président Boni Yayi contre l’opportunité du sénat, et son refus d’y siéger en cas de vote. Yayi fait juste la pagaille. Il oublie qu’il n’a plus 17 ans et qu’il devrait au moins faire l’effort d’incarner son âge. Tout porte à croire que l’ancien président n’a pas tiré leçon du cuisant échec dans lequel lui seul a plongé son parti en lui faisant rater l’échéance capitale de la présidentielle d’avril 2026. Pendant qu’il se fait lâcher par une dizaine de députés de son parti, et par son candidat Renaud Agbodjo qui a compris que tout ce qui arrive en ce moment au parti Les Démocrates (LD) est de sa faute et qu’il vaut mieux appeler à la paix pour gagner la libération des prisonniers et des exilés, Yayi veut jouer au fou. Il veut montrer qu’il n’a plus rien à perdre que de faire la pagaille pour voir si sa voix va encore porter. Mais il se trompe bougrement d’époque. Aucun militant LD, encore moins les populations, ne ressent plus le besoin de prendre des risques pour un homme incohérent qui n’a que la vengeance comme élément de langage politique. Le président Yayi oublie que cet instinct naïvement belliqueux, qui le caractérise, va lui coûter sa liberté. Des éléments ont été récemment arrêtés en instance de tenter quelque chose de répréhensible. Son nom a été bel et bien cité. Cependant, pour des raisons de cohésion nationale et de paix sociale, le pouvoir en place s’active à tordre le cou à toute sorte de procédure pour lui éviter le moindre grain de sable et c’est lui qui veut les jouer en kamikaze croyant s’opposer à la majorité.
En démocratie, qui vote les lois ? La constitution est-elle une bible pour ne pas être modifiée ? Ou celle que nous avons n’a-t-elle pas prévu elle-même les conditions de sa modification ?
Le président Yayi fait semblant d’appeler à une vindicte qui va s’abattre sur lui-même tant il maîtrise très mal ce qu’il dit. La minorité de blocage dont il fait allusion a déjà dit non à la vengeance. Elle est déjà dans la logique du développement qui passe par l’institution d’instruments de régulation pour la paix et pour la bonne gouvernance. Que dire des autres pays qui ont opté pour le sénat ? Ne sont-ils plus des états démocratiques ? Pour le président Yayi, tout ce qui ne va pas dans sa logique pour garantir une vengeance brutale contre l’actuel président, est une dictature. Même l’air qu’il respire à Cadjèhoun est de la pure dictature. En tout cas, il y a une douche froide qui l’attend dans les heures à venir. Qu’il garde ses énergies et son courage pour supporter la déflagration.
Aboubakar TAKOU



