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Politique

Résistance à la fièvre d’un troisième mandat en 2026 : Patrice Talon pourra-t-il tenir parole?

« Il convient de limiter les mandats. Quand on fait la balance, les avantages et les inconvénients, l’évidence est claire. Limiter les mandats est, à tous égards, au profit du peuple, plutôt que de laisser les uns et les autres rester éternellement dans la fonction. Vous avez absolument raison de prôner l’alternance… » Voici les mots responsables du président Talon où il dénonçait de foi ardente, l’accrochage d’un président au fauteuil présidentiel. C’est clair que l’homme dont l’aversion à peine voilée, de la fonction présidentielle, est sans doute, dans sa logique, au travers de ce discours novateur au profit du peuple.

Seulement, il y a d’autres considérations, parfois indépendantes de la volonté des chefs d’État, qui les obligent à se coller à la fonction. Des considérations allant de la sécurité de l’intégrité physique de l’homme au pouvoir à son héritage.

Patrice Talon est un opérateur économique qui, même s’il dit avoir renoncé à ses affaires pour se conformer aux textes, reste intrinsèquement, un homme d’affaires. Difficile pour lui de voir se détruire toute l’œuvre de sa vie en un lapse de temps à sa sortie du palais présidentiel si son prédécesseur venait de l’écurie de ses adversaires les plus redoutés comme l’ancien président Boni Yayi, Sébastien Ajavon ou Komi Koutché.

Dès lors, l’instinct de survivre aux conséquences de son passage au palais, devra le hanter comme un diable, à la veille de son départ. Aussi se demandera-t-il, s’il faut ou non se jeter droit, de son propre chef, dans l’abîme de sa personne et de son héritage; ou accepter de faire dans la mode pour échapper à une fin si certaine et si tragique, tant l’adversité voire l’animosité de ceux qui l’attendent au carrefour d’après-pouvoir, n’est plus à démontrer.

À cette question, l’instinct de conservation qui est la foi de nos rois africains déguisés en chefs d’État, ne dit pas autre chose que de les coller plus solidement à leur fauteuil. Car, en Afrique, les institutions sont trop balbutiantes pour constituer des remparts à la sécurité d’un ancien président dans un contexte où l’animosité rime avec les luttes politiques. Et quand on sait l’impact des réformes conduites par Patrice Talon sur la vie de ses adversaires politiques de la Résistance, nul doute qu’il y aura réponse fatale au calvaire qu’il a imposé aux autres par le biais de cette même Criet, justice d’exception par excellence et dont la longévité est des plus certaine comme un couperet pour démolir les irréductibles.

Il faut maintenant ajouter à tout ceci, les cris de détresse des actuels collaborateurs du président qui, devront subir le même sort que lui, à son départ alors même qu’ils n’ont rien gagné du fait de l’option de la bonne gouvernance du président Talon, des fonctions qui furent les leurs.

Aussi la question revient-elle à se demander s’il faille laisser tout ce monde en péril au gré des nouveaux venus? À moins que par magie, ce qui n’est pas certain dans notre mentalité, que Patrice Talon parvienne à se succéder lui-même par un fidèle des fidèles de son camp.

Sauf son propre fils, ou un Olivier Boko et peut-être un inconditionnel qui n’est pas dans la dynamique de le remplacer, Patrice Talon peut quitter le pouvoir sans souci. Dans les autres cas, le risque est grand voire même gargantuesque quand on a réussi à contenir même l’animosité de ses proches et sûrement celle du camp adverse pendant 10 ans.

Conséquence en absence d’un dialogue sincère qui permettra de tout effacer pour raffermir le clivage entre Talon et la meute des RÉSISTANTS, un départ du pouvoir en 2026 en l’étape actuelle des choses, paraît risqué pour Patrice Talon, sa famille et ses hommes.

Les présidents Faure Essozimna Gnassingbé, Alassane Ouattara, Sassou Nguesso et Obiang Nguema Mbasogo, n’ont pas fait l’option de visser le fauteuil présidentiel à leurs fesses par amour pour la fonction. Mais simplement par instinct de conservation et de préservation de leur clan en entendant que l’Afrique se dote d’institutions fortes et non d’hommes forts.

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