(Voici ce qui lui est reproché)
Le tribunal de Nabeul, localisé dans le nord de la Tunisie, a condamné le 1ᵉʳ octobre à la peine capitale un individu de 51 ans pour avoir partagé sur Facebook des contenus considérés comme diffamatoires envers le président Kaïs Saïed, la ministre de la Justice et le système judiciaire. Le contenu exact des publications reste inconnu.
Selon l’avocat de l’accusé, la condamnation se base sur les articles 67 et 72 du Code pénal tunisien, ainsi que sur le décret-loi 54 régissant les informations mensongères, critiqué pour son usage répressif contre les voix discordantes. L’article 72 prévoit la peine de mort pour toute action visant à « changer la forme du gouvernement ». L’avocat a annoncé son intention de faire appel de cette décision. L’annonce de cette peine, rare en Tunisie, a provoqué une vive réaction dans la société civile. Le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’homme en Tunisie (CRLDHT) a qualifié cette affaire de « précédent très grave » et d' »erreur monumentale », soulignant que l’individu condamné est un père de trois enfants. L’organisation considère que cette condamnation traduit « une dérive autoritaire de la justice tunisienne », accusée de servir les intérêts du pouvoir exécutif. Alors que la peine de mort est théoriquement en vigueur en Tunisie, aucune exécution n’a été réalisée depuis plus de trente ans. Cette affaire intervient dans un contexte politique tendu, marqué par des arrestations fréquentes de journalistes, d’opposants et de militants depuis l’entrée en vigueur du décret-loi 54 en 2022.
Jean De Dieu TRINNOU



