Cinq juristes portent plainte contre la Cena devant la Cour constitutionnelle, arguant que la législation béninoise ne permet pas l’auto-parrainage. Le recours déposé le 7 octobre conteste vivement l’interprétation du code électoral avancée par le Directeur général des élections de la Cena, qui a suggéré qu’un élu pourrait se parrainer lui-même pour une élection présidentielle en se fondant sur le principe selon lequel si l’on peut voter pour soi, on peut se parrainer.
Les plaignants estiment que le parrainage devrait être fait par une tierce personne selon l’article 132 de la loi électorale modifiée en mars 2024. Ils affirment que le législateur a clairement indiqué que le parrainage doit être externe au candidat. Selon eux, le directeur des élections a confondu vote et parrainage, soulignant que ce dernier est un processus distinct servant à obtenir le soutien des électeurs. Par conséquent, le législateur n’a pas permis l’auto-parrainage dans le code électoral car celui-ci vise à légitimer la candidature en obtenant le soutien des autres. Le débat sur l’auto-parrainage souligne la nécessaire clarification de la Cour constitutionnelle, une décision qui pourrait avoir un impact sur l’élection présidentielle de 2026. Si l’auto-parrainage est exclu, l’opposition, avec seulement 28 élus, ne pourra pas présenter un candidat issu de ses rangs, alors que certains souhaitent concourir pour la candidature. Landry Angelo Adelakoun, l’un des plaignants, a indiqué que la Cour les a convoqués à une audience le 9 octobre et sa décision pourrait être rendue ce jour-là.
Jean De Dieu TRINNOU



