* Yayi opposé à ses propres enfants
* Le plan de vengeance contre Talon virtuellement en place
* Yayi a fini par faire exploser le parti
* Plusieurs procédures devant la Criet contre un journaliste
Tout le monde vient de découvrir avec stupéfaction que le projet de l’ancien président Boni Yayi, en revenant à la tête du parti Les Démocrates (LD), n’était pas de lui assurer le rayonnement attendu, fruit du capital d’amour dont il jouit auprès des populations. Il veut juste prendre sa revanche personnelle sur le président Patrice Talon, qu’il veut voir brutalement en prison au sortir du Palais de la Marina. Toute personne qui n’est pas dans cette dynamique vengeresse n’est pas dans le plan rêvé du duo présidentiel de Boni Yayi. Voilà pourquoi les tractations en cours au sein de la commission de désignation du duo de l’opposition ont abouti à la désignation du bras droit de Boni Yayi, Yacoubou Bio Sawé, comme candidat, et du frère d’Église de l’ancien président, Daniel Édah, comme colistier. Ainsi, Édah étant du milieu adja, on ne devrait plus parler du triomphe du RÉGIONALISME. Mais tout le monde comprend le jeu. Bio Sawé est le fidèle de Yayi auprès de qui il pourra avoir sa vengeance personnelle : voir le président sortant, Patrice Talon, en prison juste une semaine après son départ du pouvoir. Or les vrais démocrates du parti, eux, ne sont pas de cette foi diabolique. Ils veulent le pouvoir pour proposer une autre approche du développement, basée sur le social. Ils ne pensent pas que l’arrestation de Patrice Talon soit une priorité. Et pour cause, c’est plutôt la libération des prisonniers et le retour des exilés qui sont la première priorité des politiques et vrais démocrates du parti. Malheureusement, ils devront payer le prix fort de cette approche et sont même, pour la plupart, taxés d’être du lobby des TROP PACIFIQUES.
Voilà pourquoi le président Yayi a interdit à sa propre fille de déposer sa candidature pour être colistière du candidat que tous ses enfants soutiennent, pour donner une belle chance de victoire au parti. Car dans l’entendement de l’ancien président, l’arrivée de sa propre fille Rachel devrait impliquer que le candidat au poste de président soit du sud. Et tout le monde est unanime au sein du parti sur la seule candidature qui vaille. C’est toujours dans cette même veine qu’une autre candidature, jugée trop PACIFIQUE bien qu’elle soit proche de l’ancienne candidate Réckya Madougou, est en sursis.
C’est le lieu d’expliquer la phobie artificielle de l’auto-parrainage qu’on a introduite insidieusement dans les discussions pour écarter le candidat naturel du parti, au motif que la mouvance présidentielle y a mis un piège à brandir à tout moment. Or deux décisions, en l’occurrence la Décision de la Cour constitutionnelle nº EP 21-013 du 17 février 2021 et la Décision de la Cour constitutionnelle nº EP 21-016 du 17 février 2021, ont déjà balisé ce terrain pour en faire des jurisprudences indéniables.
La première dit en substance que : « L’acceptation du parrainage d’un candidat par un autre est un acte de volonté qui relève du pouvoir discrétionnaire de la personne qui l’offre ; que chaque élu est donc libre de parrainer qui il veut ». Ce qui veut dire qu’il est établi par la Cour, dans l’esprit de la loi, que le parrain, qui est un élu, n’a pas de limites sur qui parrainer, même lui-même.
La deuxième ne pourra être plus claire : « Quand bien même le constituant institue un duo président de la République et vice-président de la République, il ne résulte ni de la Constitution ni du Code électoral que ce dernier, qui n’est élu que pour exercer les fonctions de président de la République qu’en cas de vacance de la présidence de la République dans les conditions prévues à l’article 50 de la Constitution, doive recueillir des parrainages distincts ; qu’il s’ensuit que le nombre de parrainages fixé par la loi est valable pour le duo et non pour chacun de ses membres ». La jurisprudence la plus pratique en la matière étant l’usage du parrainage de madame Mariam Chabi Talata en 2021 au profit du duo Talon-Talata, alors qu’elle était élue parlementaire.
À l’évidence, la mouvance présidentielle n’a aucun projet diabolique pour user de ces dispositions pour faire invalider le duo de l’opposition au dernier carrefour. Yayi est déjà trop fortuné en la matière pour faire exploser lui-même sa famille par ses propres manœuvres de fixation cruelle sur sa vengeance contre Patrice Talon.
Du chantage des assignations contre Aboubakar TAKOU
Ayant senti que le journal Le Béninois Libéré a commencé à mettre la plume là où ça lui fait très mal, dans son projet de faire perdre la face au parti LD par sa foi de vengeance préparée contre le président Talon, l’ancien président, aidé de ses juristes, a multiplié une dizaine de procédures judiciaires devant la Criet contre Aboubakar TAKOU, faisant croire à un harcèlement contre sa personne. Le but de cette manœuvre étant d’occuper le journaliste dans des procédures afin qu’il ait les coudées franches pour monter le plan de sa vengeance, au lieu de travailler aux vraies chances de victoire de son parti.
Mais il a certainement oublié que le groupe de presse « Le Béninois Libéré » a une histoire.
L’économiste russe Andreï Jdanov disait ceci du Prêt-bail : « Si le Prêt-bail est destiné à rendre les enfants russes plus malléables, on aurait commis une erreur fondamentale. » Si les procédures devant la Criet sont destinées à nous coincer, le président Yayi et ses juristes se sont trompés. Nous allons exercer notre métier sans une quelconque prétention d’être exempts de reproches, mais toujours dans la foi d’être justes avec le code de déontologie de notre métier, comme les outils majeurs tels l’Équerre et le Compas ailleurs.
Aboubakar TAKOU



