*Le chef de la junte toujours en proie à ses propres démons
*Comment Tiani instrumentalise la menace française contre le Bénin pour entretenir son image à l’interne
*Les fausses allégations de Tiani passées au crible
Le président nigérien, le Général Abdourahamane Tiani, a une nouvelle fois attisé les tensions avec le Bénin en affirmant, lors d’un entretien télévisé sur RTN le 31 mai 2025, que la frontière entre les deux pays resterait fermée. Ses justifications ? Des allégations non étayées selon lesquelles le Bénin abriterait des militaires français prêts à « déstabiliser » le Niger. Une rhétorique répétée, mais jamais prouvée, qui met en lumière une stratégie de diversion et un mépris inquiétant pour la souveraineté béninoise.
*Des accusations récurrentes, mais aucune preuve*
Depuis la fermeture de la frontière en 2023, Tiani a systématiquement accusé le Bénin de servir de base arrière à une prétendue menace française. Ce qui l’amène à continuer à refuser la réouverture de la frontière Bénin-Niger. « La frontière avec le Bénin restera fermée tant que le Bénin ne comprendra pas que le combat que nous faisons c’est pas contre le Bénin que nous le faisons, c’est contre les troupes françaises de déstabilisation qui sont sur le territoire béninois et qui peuvent nous nuire », a-t-il affirmé tout en annonçant que son pays n’a « rien contre le Bénin »
Pourtant, comme le rappellent les autorités béninoises, aucune preuve tangible n’a jamais été fournie. En août 2024, Tiani avait pourtant laissé entrevoir une possible détente, conditionnant la réouverture à des « mesures de sécurité ». Un an plus tard, le discours n’a pas changé, mais les faits, eux, restent toujours aussi absents.
Le Bénin, de son côté, a toujours nié la présence de troupes françaises à des fins de déstabilisation. « Le Bénin n’a jamais reconnu la présence de ces forces de déstabilisation sur son territoire », a rappelé Tiani lui-même, sans pour autant justifier ses accusations. Une contradiction qui soulève des questions sur la crédibilité de ses déclarations.
*Une gestion diplomatique bafouée*
Tiani reproche également au Bénin une gestion erratique de la crise, évoquant le cas de l’ambassadeur béninois Gildas Agonkan, rappelé à Cotonou après avoir appelé à la réconciliation à Gaya. Pourtant, celui-ci a été nommé ambassadeur plénipotentiaire près le Burkina Faso, avec résidence à Niamey, preuve que le Bénin n’a pas totalement rompu le dialogue. Une nuance que le chef de la junte nigérienne semble ignorer.
*Tiani, un récidiviste des fausses accusations ?*
Ce n’est pas la première fois que le dirigeant nigérien lance des accusations infondées contre le Bénin. Déjà en 2023 et 2024, il avait brandi la menace d’une « agression » franco-béninoise, sans jamais en apporter la moindre preuve. Une méthode qui ressemble à une stratégie de justification interne, visant à légitimer la fermeture des frontières et à détourner l’attention des défis socio-économiques que traverse le Niger depuis le coup d’État.
Les autorités béninoises, quant à elles, restent fermes : elles ont à plusieurs reprises invité Niamey à « un déplacement de terrain » pour constater par elles-mêmes l’absence de bases militaires françaises hostiles. Une invitation restée sans réponse.
*Une crise entretenue artificiellement ?*
Alors que la CEDEAO et l’Union africaine appellent à l’apaisement, Tiani semble s’enfermer dans un discours belliqueux, sans fondement réel. En instrumentalisant la peur d’une menace extérieure, il isole un peu plus le Niger et fragilise la stabilité régionale.
Le Bénin, de son côté, maintient une posture pragmatique, privilégiant la diplomatie tout en réaffirmant sa souveraineté. Reste à savoir jusqu’à quand Niamey pourra se permettre de tenir ces accusations gratuites, sans que les populations nigériennes ne se fatiguent de ce disque rayé.
AA