En droit, le corrupteur est aussi puni que le corrompu. Car il ne peut avoir de corrompu sans corruption et corrupteur.
Mais dans le cas d’espèce, le corrupteur est un baron du système en place. Lui est au-dessus des lois.
Ayant appris qu’un chef d’arrondissement Br a commis une imprudence en faisant cotiser ses administrés pour un lotissement à l’encontre des lois sur la décentralisation, le ministre Up demande au maire Up de Pèrèrè de le convoquer au commissariat.
Le mis en cause, un crève-la-faim, n’a pu rembourser la totalité des 2.500.000 qu’il avait soutirés aux populations. Normalement, il devrait être jeté en prison. Mais le ministre le fait venir à Cotonou, le reçoit à son domicile à Calavi et lui fait une proposition qui pourrait faire dresser les cheveux sur la tête de Patrice Talon, le chantre de la lutte contre la corruption.
Il lui propose de faire le choix entre démissionner du Br pour l’Up contre une voiture de deux millions en plus du retrait par le maire Up de Pèrèrè de la plainte contre lui, ou de demeurer Br pour finir en prison pour une durée indéterminée étant entendu que même le ministre de la justice Séverin Quenum qui peut aiguillonner les juges et surtout les procureurs, est Up et sait bien jouer ce rôle à perfection quand il s’agit de mater un Br ?
À ces mots d’un chantage hors gabarit, le CA a simplement préféré sa liberté et une voiture à la clé, en jetant le Br à la poubelle. Ce qui fut et le crève-la-faim roule depuis sa rencontre avec l’ancien ministre à Calavi, sa voiture tranquillement à Pèrèrè.
C’est Talon qui parle de lutte contre la corruption. Autour de lui, car à l’Up, on l’engraisse par gavage.