(Ils ont pour complices les délégués de quartiers et les propriétaires des maisons)
Face à la traque infernale du gouvernement pour étouffer ce fléau dont les effets néfastes se font déjà sentir, les jeunes arnaqueurs béninois viennent d’inventer d’autres astuces pour régner en maîtres. Ils ne sortent plus de leur maison. Ils ne font plus la « djava » pour s’attirer la curiosité des forces de l’ordre. Mais ils sont discrets chez eux et travaillent sans relâche avec la complicité des propriétaires de maison. Et parce qu’ils ont une paye facile, ces propriétaires les protègent. Pour s’alimenter, ils ont une armée de livreurs de nourriture qui s’occupent des équipes. Le plus grave dans ce secteur est le nouveau niveau de recrutement d’apprentis. Aujourd’hui, les » président » comme ils les appellent, ont réussi à créer cette « vocation », et nos enfants préfèrent quitter les bancs de l’école pour aller en formation auprès de ces petites réussites du secteur. Pour Ange, opérant dans les environs de Cocotomey, plus précisément dans la zone d’Aglouza carrefour, ces jeunes apprentis, vu leur âge, paraissent insoupçonnables et aident à exécuter toutes les tâches contre un module de formation de six mois. Ils sont corvéables à merci pour les patrons mariés dont les femmes les utilisent même pour la main-d’œuvre domestique. La contrepartie étant l’apprentissage des astuces et des comportements du « GAYMAN » discret et averti.
À Hèvié, l’oncle de Robert a frappé fort pour arracher son neveu d’une nouvelle école de formation ouverte aux alentours de sa maison. Aujourd’hui, son neveu, bachelier, a commencé l’apprentissage en électricité bâtiment parce que sauvé in extremis de l’appât du gain facile.
LA MEILLEURE APPROCHE POUR DÉTRICOTER CE RÉSEAU
Le mode de lutte mené par le gouvernement à travers les ramifications de l’OCRC et du CNIN a montré quelques limites. Cette approche n’ayant plus d’effets dissuasifs, il faut changer de stratégies. Il faut maintenant que les ministres de l’Intérieur et de la Décentralisation s’invitent au débat. Il faut que ces deux ministères érigent une commission qui va prendre le relais en associant maires, chefs d’arrondissement (CA) et délégués à cette lutte salvatrice. Chaque chef d’arrondissement (CA), maîtrisant tous les délégués de son arrondissement, c’est à lui qu’il reviendra de convoquer ses délégués pour les instruire à la coopération. À chaque délégué de se rabattre sur les propriétaires de maison pour signaler ces jeunes et ces organisations de centres clandestins de formation.
Si cette lutte n’est pas bien menée pour obtenir des résultats qui dissuadent les jeunes de choisir cette filière, c’est tout le programme des lycées techniques et autres centres de formation des jeunes qui tombe à l’eau. D’ici à 10 ans, le Bénin n’aura plus d’élite ni de main-d’œuvre pour construire ce pays. Le pire, c’est la présence de femmes dans le secteur. Se passant pour des » influenceuses » des réseaux sociaux pour camoufler leur activité d’arnaque, elles construisent maisons, se font opérer à l’extérieur juste pour faire croire en la bonne vie d’influenceuses.
La plus remarquable du lot, pour cacher son vrai statut et la provenance de ses biens, a fait fuiter sur les réseaux sociaux que sa maison provient de sa relation avec un ministre du président Talon. Le ministre actuellement en difficultés, elle veut faire croire à qui veut l’entendre qu’elle frappe maintenant plus haut. Tout ça pour détourner l’attention des traqueurs de GAYMEN.
Aboubakar TAKOU