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Société

Ouverture de la deuxième session ordinaire hier à l’Assemblée Nationale : 81 députés donnent quitus à Vlavonou pour trois mois de travaux

Conformément aux dispositions de l’article 87 de la Constitution du Bénin, reprises par ailleurs par l’article 4 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, Le président Louis G. Vlavonou a procédé hier 24 octobre 2024, à l’ouverture solennelle de la deuxième session ordinaire de l’année 2024. Ministres, présidents des institutions, corps diplomatiques accrédités au Bénin, le président des anciens parlementaires, la préfète de l’Ouémé, le maire, les sages, têtes couronnées et responsables des religions étaient présents pour rehausser l’éclat de la cérémonie. 81 députés présents ont permis d’ouvrir la session qui durera trois mois.

Après trois (03) mois de vacances parlementaires bien méritées, les députés de la neuvième législature reprennent le chemin du temple et sanctuaire de la démocratie béninoise où ils vont encore passer trois mois à travailler sur les grands dossiers de la nation mais en priorité la loi des finances gestion 2025. Pour la circonstance, le numéro 1 du parlement béninois, Louis Gbèhounou Vlavonou, a décrit dans son discours le contexte d’angoisse dans lequel cette session s’ouvre au moment où les pays en développement peinent à se faire une place de choix dans un village planétaire. C’est face à ce doute que le président Louis Vlavonou a prononcé son discours en tenant compte des grands dossiers nationaux et internationaux.

Pas d’ingérence dans une affaire de justice au nom de la séparation des pouvoirs, dixit Louis G. Vlavonou

La question brulante de tentative de coup d’Etat n’a pas échappé au discours du chef du parlement béninois. Pour lui, il n’est pas question de s’ingérer dans cette affaire qui ne concerne pas une institution comme celle de l’Assemblée Nationale. «…. qui d’entre nous n’a pas eu quelque frayeur en apprenant, par la voix du procureur spécial près la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), qu’il y avait un complot en préparation contre la sûreté de l’Etat, donc un projet de remise en cause de l’ordre démocratique laborieusement instauré et entretenu dans notre pays depuis plus de trois (03) décennies ? C’eût été vrai que notre institution parlementaire n’existât plus et son président mis aux arrêts et vous autres députés mis au chômage. Heureusement qu’il a plu au Seigneur de nous en épargner. Cependant, je voudrais nous inviter à la retenue, en attendant que les instances compétentes achèvent leurs investigations et situent éventuellement les responsabilités dans ce dossier complexe, sans aucune intrusion ni entrave de quelque nature de la part de la Représentation nationale. Le dossier relève en effet de la compétence exclusive du judiciaire et dans le respect de la séparation des pouvoirs, nous serions bien inspirés d’éviter toute ingérence en tant qu’institution, dans le respect de notre Constitution qui dispose en son article 17 », a affirmé Louis Vlavonou.

La leçon de morale sur « la haine » enseignée aux députés par Louis G. Vlavonou.

Très touché, l’homme catholique fervent s’est fait encore pour une énième fois le devoir de rappeler à ses pairs la nécessité de conjurer un mal qu’est la haine. Il estime qu’il soit collective ou individuelle, familiale ou érigée en argument politique, la haine est partout présente au cœur de nos vies. Haine de l’autre différent, haine de celui qui me fait de l’ombre, haine de soi… De la genèse de l’humanité en passant par Sophocle1 et jusqu’à nos jours, rien n’a vraiment changé dans nos relations humaines. Nous avons le même besoin d’aimer, d’être aimés, reconnus, la même soif de vengeance, de destruction, de possession. Il a pour finir inviter ses collègues députés à se référer à la proposition palliative tirée du livre le plus lu au monde. Face à la haine, c’est l’amour car : L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, … il endure tout conclut sur ce sujet . Mais il reconnait que tous les coups bas sont permis avant de rappeler que la session qui s’ouvre dans un climat d’angoisse pour les pays en développement dont le Bénin en partie mérite attention pour relever ces défis complexes et variés.

La consolidation de l’intégration régionale est obligatoire pour Louis G. Vlavonou

La perspective de la régionalisation du conflit israélo-palestinien actuellement en cours qui pèse sur l’économie mondiale avec pour menace sérieuse d’une flambée des prix du pétrole ; ce qui, bien entendu, ne manquera pas de provoquer une inflation généralisée qui fragilisera davantage les économies faibles ou en transition, fortement dépendantes des importations, comme la nôtre, la faim et la pauvreté inquiète le président Louis Vlavonou car constituent de sérieuses menaces pour la paix et la sécurité dans le monde, en général, et pour les pays en développement, en particulier, où elles affectent un plus grand nombre de personnes. Quant à la question de la consolidation de l’intégration régionale, dans le contexte de la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent, il estime que c’est un impératif pour le Bénin si le pays veut gagner cette guerre asymétrique car c’est l’union qui fait la force. A cet égard, nous devons, en tant que parlementaires, aider le pouvoir exécutif dans chaque pays concerné, à retrouver le chemin de l’unité et de la cohésion d’antan au sein de notre organisation sous-régionale. Il n’a pas manqué de rappeler le projet de loi de finances qu’il a élaboré dans le contexte qu’il a d’ailleurs évoqué tantôt, en se conformant aux dispositions de la loi organique n° 2013-14, du 27 septembre 2013, relative aux lois de finances et aux recommandations de la Représentation nationale issues du débat d’orientation budgétaire tenu au palais des gouverneurs à Porto-Novo le vendredi, 28 juin 2024. Il en a profité pour remercier l’exécutif qui a pris en compte les doléances des populations recueillies à la faveur des récentes tournées de reddition de comptes et qui complètent celles des organisations de la société civile exprimées en marge du débat d’orientation budgétaire. Une telle démarche selon le président Louis Vlavonou témoigne de l’importance accordée à la transparence et à l’inclusion des acteurs non-gouvernementaux dans la planification économique et financière de notre pays.

Projet de budget gestion 2025 : Un budget résilient aux chocs exogènes selon Louis G. Vlavonou

Ainsi, dans ses grandes lignes, le projet de budget de l’Etat pour la gestion 2025 soumis à l’appréciation s’établit à 3.551,005 milliards de FCFA, donc en hausse de 11 % par rapport à 2024, et postule une croissance de 6,8%, en lien avec les performances attendues dans le secteur agricole et l’expansion du tissu industriel, le secteur portuaire et le tourisme. Par ailleurs, le gouvernement a fait le choix de ne pas créer de nouveaux impôts ni d’augmenter le taux de ceux déjà existants et estime à 41,5 % la part du budget consacrée aux dépenses à sensibilité sociale, soit 1101,71 milliards de FCFA. Ce projet de budget gestion 2025 est un budget résilient aux chocs exogènes et qui apporte, autant que faire se peut, quelques réponses aux demandes sociales car selon le chef des parlementaires béninois, pour le compte de la neuvième législature, il prévoit des ressources pour la préparation des élections générales programmées en 2026 ; ce qui participe de la consolidation de la démocratie et de l’Etat de droit au Bénin. Il reste alors pour lui que la Représentation nationale joue sa partition en faisant usage de son droit d’amendement, en vertu des dispositions de l’article 97 du Règlement intérieur et selon les procédures prescrites et de procéder au vote de cette loi des Finances, dès que possible, « en suivant le mécanisme que nous avons mis en place ensemble et qui a fait ses preuves en termes de célérité et d’efficience », a-t-il souligné.

Ernest LATOUNDJI

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