* Il invite le « faux ami » de Talon à assumer son rôle d’opposant déclaré
Alors que le calendrier des élections générales se précise au Bénin, les critiques de Maître Adrien Houngbédji à l’égard des réformes politiques entreprises par le président Patrice Talon continuent de susciter de vives réactions. Invité lors d’un sommet de la jeunesse, l’ancien président de l’Assemblée nationale a réitéré ses propos de janvier 2025, qualifiant les élections de 2019 de « Wahala » et plaidant pour la participation de l’opposition aux prochains scrutins.
Face à cette persistance, Rachidi Gbadamassi, ministre conseiller à la Défense et à la Sécurité, a répondu avec fermeté aux déclarations de celui qui l’a déjà ciblé par des recours judiciaires infructueux auparavant. Pour Gbadamassi, les propos de Houngbédji sont un « leurre », un « mensonge de vieillards », reprenant ainsi la qualification faite par le président Talon lui-même. Il dénonce des propos « incendiaires, irresponsables et irréfléchis » qui trahissent « l’erreur, la perdition et l’égarement d’un vendeur d’illusions ».
Le ministre conseiller accuse Houngbédji d’être un « commerçant politique en quête de repositionnement » et le met en garde contre de « faux calculs politiciens ». Avec une virulence marquée, Gbadamassi suggère même que Houngbédji est soit « habité par le diable », soit qu’il le « tire volontairement par la queue », appelant à l’en empêcher par tous les moyens légaux. Ce qu’il dit en ces termes : « Ses propos sont un leurre, un mensonge de vieillard, un trompe-l’œil de la manipulation. […] Soit il est habité par le diable, soit il tire volontairement le diable par la queue. »
Gbadamassi réfute catégoriquement l’affirmation selon laquelle le Bénin n’est pas une démocratie sans opposition. Il assure que les réformes ont au contraire valorisé l’opposition, avec des partis reconnus et actifs dans le respect de la loi. Il défie Houngbédji de citer une seule disposition du Code électoral qui empêcherait l’opposition de participer aux élections. « Un parti politique qui le veut et le désire ardemment a toutes les possibilités de participer », a-t-il insisté.
Pour Gbadamassi, Houngbédji est dans la « désinformation chronique », distillant une fausse interprétation de la loi électorale motivée par des intérêts personnels et des alliances politiques récentes. Il a rappelé que Houngbédji avait initialement souhaité participer à la conception des réformes, mais s’y oppose désormais, car elles menacent ses intérêts. Il y voit un « très mauvais exemple en matière de conviction politique ».
Concernant les propos de Houngbédji sur la nécessité de pacifier le climat politique et sa qualification des élections de 2019, Gbadamassi rétorque que c’est précisément pour éviter de telles élections « Wahala » que l’action du gouvernement vise à contrer les « hommes politiques moussibas » comme Houngbédji. Il rejette catégoriquement toute idée de violence et affirme que le Bénin ne basculera jamais dans celle-ci.
Enfin, Gbadamassi dénonce l’hypocrisie de Houngbédji, le qualifiant de « faux ami », « félon » et « ennemi » du président Talon. Il l’exhorte à assumer son rôle d’opposant déclaré. Concernant l’idée de l’évasion comme devoir d’un prisonnier politique, Gbadamassi, avec son expérience juridique, qualifie une telle incitation de « dommage et regrettable », rappelant que l’évasion et l’incitation au crime sont des délits punis par la loi. Il conclut en affirmant que les propos de Houngbédji constituent une « déception pour la République » et une « erreur monumentale » à effacer de la mémoire collective, se disant prêt à répondre de ses propos devant la justice en cas de diffamation.