La ville de New York a tourné une page historique de son histoire politique. Zohran Mamdani, candidat socialiste et fervent opposant à Donald Trump, a été élu maire de la plus grande ville des États-Unis, selon les projections des médias américains NBC, CNN et CBS, basées sur les premiers résultats officiels.
Âgé de 34 ans, cet élu local du Queens a devancé l’ancien gouverneur de l’État de New York, Andrew Cuomo, et le républicain Curtis Sliwa. Il deviendra ainsi, à partir du 1er janvier 2026, le premier maire musulman de la métropole américaine.
Vainqueur surprise de la primaire démocrate en juin dernier, Mamdani est parvenu à maintenir sa dynamique durant toute la campagne, restant en tête des sondages malgré le retrait du maire sortant Eric Adams, qui avait appelé à voter pour Cuomo. Sa campagne, axée sur la lutte contre la vie chère, l’encadrement des loyers et la gratuité des transports publics, a séduit une large frange de l’électorat, notamment les jeunes et les électeurs désengagés.
La participation a d’ailleurs battu des records : 1,75 million de votants se sont exprimés, contre 1,15 million lors des dernières municipales en 2021.
Trump dans le rôle du repoussoir
L’élection new-yorkaise a également été marquée par l’ombre portée de l’ancien président Donald Trump. Ce dernier a fait de Mamdani l’une de ses « nouvelles bêtes noires », allant jusqu’à s’en prendre directement à lui sur sa plateforme Truth Social. « Toute personne juive qui vote pour Zohran Mamdani est une personne stupide !!! », avait-il écrit, accusant le candidat, connu pour son engagement en faveur de la cause palestinienne, de « haïr » les juifs.
Des attaques qui, visiblement, n’ont pas convaincu l’électorat. Le soutien tardif de Trump à Curtis Sliwa n’a pas suffi à inverser la tendance. Interrogé sur les résultats, l’ancien président a imputé la défaite républicaine à son absence des bulletins de vote et à la « paralysie budgétaire » à Washington.
Un parcours et un engagement qui divisent
Né en Ouganda dans une famille d’intellectuels d’origine indienne, Zohran Mamdani a immigré aux États-Unis à l’âge de 7 ans et a été naturalisé en 2018. Membre des Socialistes démocrates d’Amérique (DSA), il incarne une ligne clairement progressiste, qui ne fait pas l’unanimité au sein même de son parti. Des figures démocrates, comme le sénateur Chuck Schumer, ont ainsi refusé de le soutenir publiquement.
Tout au long de la campagne, ses positions critiques envers la politique israélienne lui ont valu des attaques régulières. Mais Mamdani n’a jamais cédé, tout en multipliant les gestes d’apaisement envers la communauté juive.
Une vague démagogue sur la côte Est
Cette élection new-yorkaise s’inscrit dans un contexte plus large de scrutins locaux organisés mardi sur la côte est des États-Unis. Les démocrates ont ainsi remporté plusieurs victoires symboliques, comme en Virginie, où Abigail Spanberger est devenue la première femme élue gouverneure de l’État.
Avec Zohran Mamdani, c’est un nouveau chapitre, plus à gauche et résolument tourné vers les préoccupations sociales, qui s’ouvre pour New York.



